Les policiers luxembourgeois pourront-ils, dans un futur proche, compter sur le renfort de l’intelligence artificielle pour résoudre leurs enquêtes ? Tel est le sens d’une question des députés Diane Adehm et Gilles Roth (CSV) posée au ministre de la Sécurité intérieure Étienne Schneider.
Les députés prennent l’exemple du voisin belge qui prévoit le déploiement de l’intelligence artificielle dans les domaines du profilage, du ciblage et de la détection de risques. Ce projet « iPolice », estimé à 110 millions d’euros et pleinement opérationnel d’ici 2021, « devrait rendre le travail des fonctionnaires plus efficace », soulignent les parlementaires qui interrogent du coup le ministre sur la possibilité et la pertinence d’un tel dispositif au sein de la police grand-ducale.
Aucun projet similaire n’est actuellement envisagé ici, répond Étienne Schneider, précisant toutefois « qu’il existe une unité au sein de la Police grand-ducale, et plus spécifiquement au niveau du Service de police judiciaire, qui est quotidiennement en charge du volet de profilage, de ciblage et de détection des risques ». Le ministre ajoute que la digitalisation des données depuis 2015 sera complétée en 2019 par un nouvel outil intégrant « la gestion et le dispatching des patrouilles ».
D’autres projets visant à améliorer la gestion des données informatiques et la simplification administrative « sont envisagés ou en cours de lancement ».
S’il reconnaît volontiers que l’intelligence artificielle peut aider à renforcer « la qualité et la performance » du travail des enquêteurs, Étienne Schneider estime que les « iPoliciers » ne permettraient en revanche pas de pallier un manque d’effectifs.