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L’Inspection du travail recrute


Il faudrait au moins 30 à 40 inspecteurs du travail supplémentaires, selon le directeur de l'ITM. (illustration Hervé Montaigu)

Indispensables pour vérifier le respect des lois et de la sécurité dans le monde du travail, les inspecteurs du travail doivent s’adapter à un monde de plus en plus digitalisé.

Ils contrôlent la bonne application des conditions de travail, le respect des contrats et des horaires, et veillent également au respect des normes de sécurité et de santé. Les inspecteurs du travail jouent un rôle essentiel dans la protection des salariés et le respect de leurs droits, mais apportent également des conseils auprès des patrons.

«Notre rôle est d’abord de dispenser des conseils», explique Marco Boly, directeur de l’Inspection du travail et des mines (ITM). «Puis, si nous constatons des défaillances, nous délivrons une injonction afin que la situation soit régularisée. Si cela ne suffit pas, nous avons alors la possibilité d’appliquer une amende administrative, allant de 251 à 25 000 euros en fonction de la gravité des faits.»

Aujourd’hui, ils sont une vingtaine d’inspecteurs à travailler sur le terrain au Luxembourg. Un chiffre bien en deçà des recommandations de l’OIT (Organisation internationale du travail), qui préconise un inspecteur pour 8 000 à 10 000 salariés. «Il nous faudrait donc plus du double rien qu’au niveau des contrôles, soit au moins 30 à 40 inspecteurs additionnels, signale le directeur de l’ITM. Et encore, nous ne parlons, là, que du terrain. Se posent encore les cas de détachement ou de dumping social.»

Fonctionnaires d’État

Au prochain gouvernement cependant de décider du nombre de postes à pourvoir. Le recrutement de ces fonctionnaires d’État se fait en effet sur concours national (niveau B1 à A1). L’ITM dispense ensuite les formations nécessaires en interne.

Afin de séduire de potentiels candidats, l’ITM vient de mettre en ligne une vidéo de promotion en luxembourgeois.

Outre un personnel plus nombreux, pour être efficace et s’adapter à ce monde du travail en pleine mutation, l’ITM doit également s’adapter à cette ère du tout digital, tant au plan interne que dans le cadre de ses missions auprès des entreprises. «Nous effectuons des contrôles de plus en plus pertinents, via les GSM, tablettes et logiciels spécifiques. Nous travaillons aussi à un meilleur échange entre les administrations, mais devons d’abord régler la question des données personnelles, très complexe depuis la nouvelle loi.»

Complexité d’exécution qui se retrouve également sur le terrain. «La loi est claire : un salarié peut travailler de 8 à 10 heures par jour, ou 48 heures par semaine. Mais avec la digitalisation, nous devons réfléchir aux moyens de contrôler ce temps effectif. La digitalisation transforme les procédés de production et les modes d’organisation des entreprises.» Un métier qui a de l’avenir.

Tatiana Salvan