L’ASTI (Association de soutien aux travailleurs immigrés) et le SNJ (Service national de la jeunesse) se sont associés pour créer une plateforme internet de lutte contre la désinformation sur les réseaux sociaux, baptisée « Linking Luxembourg ».
Les rumeurs, intox et autres commentaires diffamants pullulent sur les réseaux sociaux. Une nouvelle plateforme destinée aux jeunes vient de voir le jour: un site internet qui propose une mine d’informations en luxembourgeois sur des dossiers thématiques.
Les fausses informations et les préjugés sur les demandeurs de protection internationale, sur la situation de la langue luxembourgeoise, sur les frontaliers, les étrangers en général, etc… prennent de plus en plus d’ampleur sur les réseaux sociaux. C’est en tout cas le constat fait par l’ASTI (Association de soutien aux travailleurs immigrés) et le Service national de la jeunesse (SNJ).
Et il est vrai que, sorti des médias classiques, il est bien souvent très difficile de faire la part des choses entre une information chiffrée, vérifiée et fiable d’une part, et des rumeurs, voire une propagande plus ou moins orchestrée par des groupes d’intérêts peu recommandables, d’autre part. Pour le collectif, cette situation est de plus en plus inquiétante, c’est pourquoi il a été décidé qu’une plateforme permettant de retrouver des informations fiables et objectives serait créée.
Combattre les discours de haine
Cette action, qui fait suite aux campagnes «Making Luxembourg» et «Mixing Luxembourg», s’attelle à combattre les discours de haine, racistes et xénophobes sur internet et, en particulier, sur les réseaux sociaux, en produisant du matériel ludique et humoristique mais en même temps fiable et objectif.
Cette troisième campagne vise cette fois en particulier les jeunes, d’où la décision d’avoir un site uniquement en langue luxembourgeoise : « Les jeunes (88 %) utilisent au Grand-Duché le luxembourgeois pour s’exprimer sur les réseaux sociaux, nous avons donc pensé qu’il fallait exploiter la langue que les jeunes emploient le plus afin de mieux les toucher. Il faut le voir comme un complément des autres plateformes existantes », estime Marc Piron de l’ASTI. Cette initiative va prendre vie réellement jeudi, pour célébrer la journée internationale des Droits de l’homme.
Chaque mois, «Linking Luxembourg» présentera, sur le site www.linkingluxembourg.lu et sur sa page Facebook, un dossier avec des thématiques actuelles, telles que les demandeurs de protection internationale, les frontaliers ou la langue luxembourgeoise. Ces sujets reviennent régulièrement dans l’actualité et sont au cœur des discussions sur les réseaux sociaux, et la désinformation y est légion. Il fallait donc une plateforme locale, puisque la thématique des frontaliers et de la langue luxembourgeoise ne se retrouve pas ailleurs. Chaque dossier comportera une vidéo de sensibilisation humoristique et un dossier informatif avec des statistiques et l’indication claire des sources.
L’idée principale du projet est que chacun puisse utiliser ces vidéos et ces sources en les partageant lors des discussions sur les réseaux sociaux. Linking Luxembourg invite également les citoyens – jeunes et moins jeunes – à devenir eux-mêmes acteurs et à combattre les préjugés et la désinformation. À terme, en plus de fournir le site en lui-même en informations, les créateurs encouragent les utilisateurs à alimenter eux-mêmes le site avec des informations pertinentes et vérifiées, qui pourront être utilisées à leur tour lors de débats sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une contre-attaque à la désinformation qui pullule sur les réseaux sociaux sur des sujets récurrents.
Audrey Somnard