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L’impôt foncier, priorité absolue des verts


Les objectifs de l’Accord de Paris sont plus que jamais d’actualité et les mesures prises pour y parvenir ne tolèrent aucun retour en arrière, selon les verts qui veulent accélérer le mouvement, car le temps presse.  (Photo : Hervé Montaigu)

Politique climatique et logement sont en haut de la pile de dossiers. Les verts ont fait leur rentrée mercredi et pour le parti, il faut accélérer la cadence des réformes, à commencer par l’impôt foncier.

Les verts détiennent deux portefeuilles sur lesquels tous les projecteurs sont braqués : le logement et le climat. Deux situations d’urgence sur lesquelles insistent les verts à chaque rentrée automnale démontrant comme ils le peuvent les progrès réalisés dans ces domaines depuis leur arrivée aux affaires. La dernière livraison du GIEC cet été, plus alarmante que jamais, a indiqué qu’à ce rythme-là, les objectifs de l’Accord de Paris ne seraient pas atteints.

Pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, «il faut des mesures rapides et ambitieuses», déclare le coprésident des verts, Meris Sehovic, et pour cela, il faut «des décideurs courageux», ajoute-t-il.

Cette coalition n’a pas encore dit son dernier mot et «il reste encore deux ans pour mettre un programme en œuvre», fait observer Djuna Bernard, coprésidente. Avant de penser à la prochaine campagne, il y a plus urgent à faire. Le parti se félicite du parcours déjà accompli, cite les objectifs de réduction d’émission de CO2 par secteur, fixés cette année, faisant partie d’un paquet de mesures climatiques «qui ne tolèrent plus aucun retour en arrière possible», insiste Meris Sehovic.

Il plaide pour le développement des coopératives énergétiques propres, un principe «génial» et pas seulement pour la protection du climat, mais aussi «pour les relations sociales». Il faudrait encore davantage simplifier les procédures de création de telles coopératives, selon les verts et les soutenir financièrement.

Face au succès des primes pour l’électromobilité qui représente 20 % des nouvelles immatriculations, ils proposent de les prolonger au-delà du printemps 2022. Redonner de l’espace à la mobilité douce, vélos et piétons, est une autre priorité dans l’agenda du parti.

Un fonds à 200 millions

 Il n’y a pas que la politique climatique qui préoccupe les verts. Djuna Bernard a eu l’occasion de pousser un nouveau coup de gueule sur la situation fragile dans laquelle se retrouvent les familles monoparentales, fortement imposées et dont «41 % risquent de sombrer dans la pauvreté», selon la coprésidente. Il n’y aura pas de grande réforme fiscale au cours de cette législature, la pandémie ayant contrarié les plans du gouvernement, mais des adaptations sont toujours possibles.

Le prix du logement, en grande partie responsable de la précarité de certains ménages, est l’autre grand problème qui revient inlassablement sur la table. «Il faut continuer à créer plus de logements sociaux», dit Djuna Bernard. L’État doit continuer à investir. «Aujourd’hui, nous donnons à l’État et aux communes les fonds nécessaires pour créer des logements publics et donc abordables», rappelle la coprésidente.  Elle évoque le nouveau fonds dédié et les investissements annuels dans le logement public, de l’ordre de 100 millions d’euros en 2020, «soit deux fois plus qu’il y a trois ans. En 2023, le fonds devrait dépasser les 200 millions», selon elle.

Arrive le sujet qui fâche : l’impôt foncier, celui dont on parle depuis des décennies sans jamais voir l’ombre d’un début de réforme. Là encore, les verts tapent du poing sur la table et exhortent le gouvernement à faire aboutir une réforme au cours de cette législature. Inutile de demander où en sont les discussions, selon les verts, le sujet n’est même pas en discussion. Tout est encore à faire.

D’ici à 2023,  le gouvernement doit aligner sa politique fiscale de manière que les terrains à bâtir inutilisés et les appartements vacants puissent être mobilisés plus rapidement à l’avenir. «Nous avons besoin de mesures fiscales ambitieuses pour contrer la spéculation», martèlent les verts. Un objectif : décourager les propriétaires de conserver un grand nombre de surfaces à bâtir en friches. «La réforme de la taxe foncière a la priorité absolue», insistent les verts.

Geneviève Montaigu