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L’Europe, Luxembourg compris, met le paquet sur les missions lunaires et martiennes


Le programme Artemis, auquel appartient désormais le Grand-Duché, prévoit l'envoi de la première femme et du prochain homme sur la surface de la Lune d’ici 2024. (illustration AFP)

Module de service pour la future station spatiale lunaire, conception d’un atterrisseur sur la Lune, sonde chargée de rapporter les premiers échantillons martiens sur Terre… l’Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé ce  mercredi l’octroi de nombreux contrats à des industriels européens.

L’Europe de l’espace apporte un écot de 1,2 milliard d’euros, auquel s’ajoutera encore 1,4 milliard d’ici la fin de l’année, au programme lunaire américain Artemis et à la campagne de retour d’échantillons de sol martien (MSR). Les accords Artemis, signés par sept pays dont le Grand-Duché ce mercredi, ont pour objectif principal de poser, avec le véhicule spatial américain Orion, des astronautes sur le satellite de la Terre en 2024.

«Depuis le lancement de l’initiative SpaceResources.lu en 2016, la stratégie du Luxembourg a toujours été de renforcer le secteur spatial et de promouvoir la coopération internationale, et ce en entreprenant des actions et des mesures concrètes dans les domaines de la réglementation, de l’éducation, de la recherche, de l’innovation et du financement à long terme», s’est réjoui le ministre de l’Économie Franz Fayot dans un communiqué à l’occasion du 71e Congrès astronautique international, qui se tient virtuellement. «Nous sommes convaincus que les accords Artemis permettront un partage des connaissances et une compréhension technique des questions clés qui, à leur tour, feront avancer les discussions et les progrès vers un cadre international à développer dans le cadre des Nations unies.»

Artemis comprend aussi une station spatiale orbitant autour de la lune, la « Lunar Gateway », dont l’assemblage doit commencer en 2023. Elle servira, pour au moins 15 ans, de laboratoire et de point d’étape pour les astronautes en route vers la Lune. Plus petite que la station spatiale internationale (ISS), elle n’a pas vocation à être occupée de façon permanente mais pourra accueillir jusqu’à 4 astronautes.

 « De futures missions humaines dans l’espace lointain et sur Mars »

Boudé par la Russie, le projet est un partenariat entre Américains, Européens, Canadiens et Japonais. Thales Alenia Space (TAS), spécialisée dans les modules spatiaux pressurisés, a été chargée de développer le module d’habitation I-HAB de la station. La première tranche du contrat signé par l’ESA pour ce module s’élève à 36 millions d’euros pour un montant global de 327 millions, a précisé la coentreprise franco-italienne, dans un communiqué. TAS est également chargé de la conception du module Esprit de communication et de ravitaillement de la Lunar Gateway. Le contrat, qui doit être formellement notifié prochainement, s’élève à 295 millions d’euros.

La société fournira enfin, pour l’Américain Northrop Grumman, la structure du module logistique et d’habitation Halo, l’un des premiers de la station. Ces modules vont permettre d’emmagasiner une riche expérience pour « de futures missions humaines dans l’espace lointain et sur Mars », selon Massimo Claudio Comparini, un responsable de TAS. Notamment parce que la station sera soumise à des rayonnements cosmiques, nocifs pour les astronautes, plus forts que ceux de la Station spatiale internationale orbitant la Terre. L’italien Leonardo est pour sa part chargé du laboratoire miniature embarqué à bord de l’atterrisseur lunaire russe Luna-27, selon l’ESA.

L’espoir de trouver des traces d’une vie microbienne

Pour la planète rouge, l’exploration sera marquée par la campagne internationale de retour d’échantillons de Mars (Mars Sample Return). Le patron de l’ESA, Jan Woerner, a remarqué lors du Congrès ce mercredi que « la coopération (internationale) est au cœur du programme MSR ». Une aventure d’une complexité extrême, entamée avec le décollage fin juillet du robot américain Perseverance, qui collectera et déposera sur place des échantillons du sol dans des petits tubes. Ces derniers seront ramassés par le « Sample Fetch Rover » (SFR), que l’ESA a chargé Airbus de développer. Déposé sur Mars par un module de la NASA, le SRL, il lui rapportera les échantillons, qui seront placés dans un petit conteneur, l’OS, qu’une minifusée enverra en orbite autour de la planète.

C’est à Airbus que l’ESA a confié le contrat, d’une valeur de 491 millions d’euros, pour la sonde ERO (Earth Return Orbiter), qui devra capturer le conteneur OS, une sphère de la taille d’un ballon de basket. Elle assurera les communications avec Perseverance, le SFR et le SRL, avant de repartir vers la Terre avec sa précieuse cargaison, dans l’espoir de trouver des traces d’une vie microbienne. Arrivée prévue en 2031.

AFP/LQ