Les trois eurodéputés luxembourgeois du Parti populaire européen (PPE) ont évoqué les dossiers brûlants qui les concernent et commenté l’actualité, passant de la protection des données à la crise des réfugiés.
A l’occasion de leur rentrée parlementaire, Viviane Reding, Frank Engel et Georges Bach se sont également positionnés sur l’éventuelle exclusion des eurodéputés du Fidesz du PPE. Car le parti hongrois est présidé par le Premier ministre Viktor Orban.
Le Parlement européen se réunira en plénière de lundi à jeudi prochains. Son ordre du jour comprendra, notamment, un débat des parlementaires avec François Hollande et Angela Merkel, un débat sur la crise des réfugiés, avec Donald Tusk et Jean-Claude Juncker, et un autre sur le scandale Volkswagen, avec la commissaire européenne à l’industrie, Elzbieta Bienkowska. Bref, la semaine prochaine s’annonce chargée à Strasbourg.
Les trois eurodéputés luxembourgeois du CSV/PPE ont abordé, au cours de leur conférence de presse, les dossiers chauds entrant dans leurs domaines de compétences respectifs.
Viviane Reding s’est tout d’abord réjouie que le Conseil de l’UE ait enfin entériné le trilogue et l’accord sur les frais d’itinérance dans les télécoms, le «roaming», qui disparaîtront en 2017. Puis l’eurodéputée a fait part de son impatience à l’égard d’une décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui tombera mardi. L’arrêt tant attendu devrait fixer l’avenir de l’accord Safe Harbor en se prononçant sur sa légalité. Ce cadre juridique, élaboré en 2000 aux États-Unis en concertation avec la Commission européenne, autorise les entreprises américaines qui s’y conforment, dont Facebook, à importer facilement certaines données personnelles d’internautes européens.
TTIP plus transparent et défense de Juncker
L’avocat général de la CJUE, Yves Bot, considère que le niveau de protection des données assuré par les États-Unis n’est plus adéquat si l’on se réfère aux révélations sur la surveillance menée par la NSA et si l’on considère l’impossibilité pour les Européens de saisir la justice américaine.
Le TTIP (commerce et investissement) et le TISA (accord sur le commerce des services, dont Viviane Reding est le rapporteur), qui visent à faire sauter les barrières protectionnistes pour libéraliser les échanges, ont également été abordés. «Concernant le TTIP, je note beaucoup plus de transparence dans les négociations, et ce, grâce à la commissaire européenne Cecilia Malmström. Le Parlement européen est désormais informé et a un droit d’accès aux négociations», a expliqué Viviane Reding.
Sur un sujet radicalement opposé, à savoir l’affaire LuxLeaks, Frank Engel a défendu bec et ongles Jean-Claude Juncker. «Tout a été orchestré pour discréditer le président de la Commission», s’est-il positionné, évoquant, comme le fit le numéro un de l’exécutif bruxellois, une pratique (le ruling) réalisée à l’échelle européenne et pas seulement nationale.
Georges Bach, a, pour sa part, mis en avant le 4e paquet ferroviaire européen et d’autres dossiers dans les domaines des transports et du social. Bref, les défis sont multiples et l’Europe, «sous pression», comme l’a souligné Viviane Reding.
Claude Damiani