Tous les cours d’eau luxembourgeois sont pollués. Particulièrement ceux traversant des zones urbanisées. Des mesures ont été prises pour tenter d’améliorer leur état.
Les hydrocarbures et les matières issues de chantiers sont les causes les plus fréquentes de pollution des cours d’eau luxembourgeois, selon les résultats d’évaluations effectuées régulièrement par l’administration de la Gestion de l’eau conformément aux dispositions de la directive cadre sur l’eau. Ces résultats montrent également que l’état des cours d’eau luxembourgeois est loin des objectifs fixés par la directive-cadre.
Seuls trois les atteignent et huit sont dans un état correspondant à la plus mauvaise classification, indique la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, en réponse à une question parlementaire conjointe des députés du Parti démocratique Max Hahn et Claude Lamberty. L’Alzette et la Diddeléngerbaach auraient subi le plus grand nombre de pollutions en 2017.
Réduire les déchets
La ministre précise toutefois que «les paramètres à surveiller pour l’évaluation de l’état ne comprennent aucun indicateur relatif à la présence de déchets ou de macroplastiques». Un oubli que la Commission européenne devra combler rapidement, notamment grâce à sa stratégie plastique. Des emballages d’aliment, des sacs plastique à usage unique et des bouteilles en plastique nagent dans nos cours d’eau. Des déchets qui aboutiront dans la mer du Nord.
D’où l’importance de campagnes de sensibilisation et de répression. Le département de l’Environnement du ministère du Développment durable et des Infrastructures soutient financièrement les projets de sensibilisation organisés régulièrement, comme lors de la journée mondiale de l’Eau. Le Luxembourg est également un des pays contractants de la convention Ospar pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est. En tant que tel, il mène des actions de réduction des déchets dans les cours d’eau. Le plan national de gestion des déchets et des ressources vise le «zéro littering» (zéro déchet), souligne Carole Dieschbourg, grâce à des campagnes de sensibilisation et à la promotion de l’utilisation d’emballages réutilisables.
Sanctions financières
Parmi les mesures prévues par le plan, on trouve l’extension du projet «écosac», la promotion du recours à la vaisselle réutilisable et au «Spullweenchen» (lave-vaisselle mobile) par les associations, ainsi que la prévention des gobelets à usage unique lors de manifestations publiques et de marches populaires ou pour les cafés à emporter.
D’autres initiatives, comme l’écobox contre le gaspillage alimentaire dans les restaurants, ou les sacs réutilisables pour l’achat de fruits et légumes en vrac, ont également été mises en place.
Pour décourager les pollueurs insensibles aux enjeux de la protection des cours d’eau et des océans, le Luxembourg a mis en place des sanctions. «Les amendes peuvent aller de 49 euros pour le jet d’un papier, de gobelets ou d’emballages vides, à 145 euros pour le dépôt illégal d’un produit d’électroménager ou d’emballages remplis», précise la ministre. «Les amendes pour l’abandon ou le rejet de déchet dans des eaux de surface ou des eaux souterraines peuvent même aller jusqu’à 250 euros.» Reste à savoir si les contrevenants seront pris en flagrant délit.
En attendant, l’administration de la Gestion de l’eau entretient les cours d’eau et met en œuvre les mesures nécessaires pour prévenir leur détérioration ainsi que celle des écosystèmes aquatiques. L’entretien s’étend des lits aux berges en passant par les zones riveraines et des zones inondables. Les frais de ces travaux sont supportés par l’État.
Sophie Kieffer