Que va-t-il se passer, maintenant que le non l’a triplement emporté ? Selon toute vraisemblance, ces sujets visiblement épineux du droit de vote des étrangers aux législatives, des jeunes, et du cumul des mandats des ministres vont être remis sous le tapis, pour une durée indéterminée…
Selon toute vraisemblance, car il existe une autre possibilité. Il faut en effet rappeler une particularité de ce référendum : il est consultatif. Donc non contraignant pour le gouvernement, qui théoriquement n’est pas tenu de respecter le choix des électeurs. Il pourrait donc ignorer ces trois non et intégrer les trois réformes à la nouvelle Constitution, qui est sur le point d’être finalisée. Mais c’est tout à fait improbable. D’abord parce que le gouvernement s’est engagé à respecter le choix des électeurs.
Retour de bâton
Et ensuite parce qu’il s’agirait quasiment d’un suicide politique, qui serait certainement sanctionné lors du vote de la nouvelle Constitution, qui devra être voté une première fois avec une majorité des deux tiers à la Chambre, au printemps 2017. Et quand bien même le vote passerait, il resterait une autre barrière à franchir : le dernier mot sur la nouvelle Constitution reviendra en effet à la population, lors d’un second référendum, non consultatif cette fois, attendu en octobre 2017. Difficile d’imaginer alors autre chose qu’un sévère retour de bâton.
Bref, à moins que le gouvernement n’ait décidé de se saborder, il respectera le choix des électeurs. Autre conséquence de ce référendum consultatif, aucun ministre n’aura l’obligation de démissionner suite à l’échec du oui. Même s’il n’est pas exclu que ce séisme référendaire ébranle certains membres du gouvernement !
Romain Van Dyck