Les relations bilatérales de coopération au développement entre le Luxembourg et le Cap-Vert sont plus que jamais au beau fixe. Le ministre des Affaires étrangères cap-verdien s’en est fortement réjoui.
Les relations qu’entretiennent les deux États vont bien au-delà des stricts rapports diplomatiques et, de surcroît, surpassent largement le partenariat de coopération au développement conclu entre les deux parties en 1993. En effet, le ministre Romain Schneider et le ministre Luís Filipe Tavares ont particulièrement mis l’accent sur « l’amitié profonde » qui unit les deux États.
Cela étant, la visite du ministre cap-verdien durant trois jours a forcément tourné autour de la coopération au développement et du 4e programme indicatif de coopération (PIC), qui, signé en 2016, court jusqu’en 2020.
L’école hôtelière de Praia donne l’exemple
Dans ce contexte, le ministre Schneider a rappelé qu’un budget de 45 millions d’euros avait été alloué dans le cadre de ce PIC. « Nous nous sommes focalisés sur différents secteurs clés en vue de relancer l’économie cap-verdienne, afin de fournir une éducation digne de ce nom aux jeunes Cap-Verdiens et, enfin, dans l’optique d’offrir des perspectives d’emploi à cette même jeunesse cap-verdienne », a indiqué le ministre Schneider. Concernant les secteurs clés ciblés, le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire a mis en avant « le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle, le secteur du tourisme, ainsi que les secteurs de l’eau et des énergies renouvelables ». Dans ce contexte, Romain Schneider a évoqué « la création concrète de milliers d’emplois au Cap-Vert », citant, pour l’exemple, l’école hôtelière de Praia, entièrement financée par le Grand-Duché.
Car le Cap-Vert aspire à développer toujours plus son secteur touristique, a confirmé, de son côté, le ministre Tavares : « Entre janvier 2016 et mars 2017, nous avons créé à peu près 15 000 nouveaux emplois au Cap-Vert, dont beaucoup dans le domaine du tourisme grâce à l’école hôtelière qui a été construite par le Luxembourg. »
Dans ce sens, le ministre Tavares s’est félicité d’un taux de croissance qui s’affiche à 4% dans son pays.
L’archipel mise sur les énergies renouvelables
Par ailleurs, les deux ministres se sont réjouis de la construction du Centre des énergies renouvelables et d’entretien industriel (Cermi) du Cap-Vert, qui a été inauguré en 2015 par le Grand-Duc Henri. « Un centre d’excellence », dit Romain Schneider, qui s’inscrit dans la stratégie énergétique future de l’archipel. « Le taux de pénétration des énergies renouvelables aujourd’hui dans notre pays est de 25%, s’est enorgueilli Luís Filipe Tavares. Ce taux est l’un des plus élevés d’Afrique et même du monde, si vous analysez la situation dans les 190 États du monde. Notre but est d’arriver à élever ce taux à hauteur de 50% d’ici quelques années. Sur certaines îles touristiques, nous visons un taux de 100%… Il s’agit là d’un énorme défi! Les questions climatiques et environnementales sont cruciales à l’époque actuelle et étant donné que nous avons beaucoup de soleil et de vent, autant en profiter. »
Sur un autre point du partenariat de coopération entre les deux pays, Romain Schneider a insisté sur l’importance des investissements d’entreprises luxembourgeoises issues du secteur privé dans l’archipel atlantique. « Cela est primordial pour aider le Cap-Vert dans l’élaboration de certaines technologies et pour fournir un certain savoir-faire dans la construction d’infrastructures telles que le Cermi, le lycée de Ponta Verde (île de Fogo) et bien évidemment l’école hôtelière de Praia », a estimé Romain Schneider.
De son côté, le ministre cap-verdien a tenu à remercier «vivement» le Luxembourg et sa population pour son aide au développement, tout en rappelant que le PIB par habitant de son pays était de l’ordre de 100 à 200 dollars lorsque le Cap-Vert a accédé à son indépendance (NDLR : du Portugal), en 1975. « Aujourd’hui, ce PIB par habitant atteint un niveau de 4 000 dollars », a conclu le ministre Luís Filipe Tavares.
Claude Damiani