Le Premier ministre a prononcé son traditionnel discours sur l’État de la Nation ce mardi 12 octobre devant la Chambre des Députés. Si le gouvernement s’est dit décidé à s’attaquer avec une plus grande force de frappe contre la crise climatique, la flambée des prix sur le marché du logement et les inégalités sociales, beaucoup jugent encore cela insuffisant. Florilège de réactions.
Sven Clement (Parti pirate) : « Je suis plutôt positivement surpris par le discours du Premier ministre. On y a retrouvé un véritable fil mauve (NDLR : couleur du Parti pirate) avec l’annonce d’une série de mesures que nous avons revendiquées en vain ces dernières années. Je citerais le comité de citoyens pour le climat, une idée qui a été rejetée et qui arrive maintenant. La compensation du gaz à effet de serre émis par le gouvernement avait aussi été jugée impossible à réaliser. L’instrument arrive désormais. Dans le domaine du logement, on nous prie de patienter 12 mois de plus pour obtenir la réforme de l’impôt foncier. En fin de compte, on risque de ne rien avoir du tout, comme c’est le cas pour le cannabis. »
Myriam Cecchetti (déi Lénk) : « Nous avons entendu un joli discours du dimanche qui ne me satisfait aucunement. On se trouve en pleine crise du logement, mais le Premier ministre se contente de dresser un état des lieux. Il y a eu peu de concret pour briser la hausse des prix. Le gouvernement préfère distribuer quelques bonbons. La gratuité des maisons relais va servir comment à une mère monoparentale qui est salariée en travail posté ? Comment cette même mère va pouvoir profiter des primes pour l’électromobilité ou l’assainissement énergétique ? Pour ce qui est du changement climatique, des pistes existent, mais je crains que l’on ne parvienne pas à freiner notre train de vie excessif. Il nous faut tout changer. »
Fernand Kartheiser (ADR) : « Deux ans avant le prochain scrutin, le gouvernement dégage l’impression de ne plus avoir aucune ambition politique. Le Premier ministre ne gouverne plus, il se contente de gérer les choses jusqu’en 2023. Si le climat et le logement ont été évoqués, il faut aussi constater qu’une série de thématiques n’ont pas été reprises dans le discours. Je pense particulièrement à la révision de la Constitution et la question du référendum. Il faut se poser la question pourquoi ? On retrouve aussi des contradictions. M. Bettel souligne d’abord qu’il n’y aura pas de hausse d’impôts pour annoncer plus loin une taxe sur la spéculation foncière. Les annonces sociales, par contre, sont une bonne chose. »
Martine Hansen (CSV) : « Pour commencer, je constate que la principale promesse électorale de ce gouvernement, à savoir la grande réforme fiscale, n’a pas du tout été mentionnée. Cela est vraiment décevant. Le discours était intitulé « Notre voie. Notre objectif« . On a entendu beaucoup d’objectifs à atteindre sans que l’on puisse reconnaître le chemin qui est à parcourir pour les atteindre. Les gens et les entreprises veulent enfin savoir comment avancer vers la neutralité climatique. On évoque depuis huit ans une taxe sur la spéculation, mais il n’y a toujours rien de concret sur la table. La grande vision pour résoudre les problèmes fait défaut. Les mesures sociales qui sont annoncées sont néanmoins à saluer. »
Nora Back (OGBL) : « Il manque vraiment des mesures définitives et décisives qui pourraient être mises en pratique dans les prochaines semaines, les prochains mois. Si on regarde un peu nos collègues frontaliers, qui viennent tous les jours travailler au Luxembourg et enrichir notre pays, on a aujourd’hui des mesures de politique familiale annoncées dont les travailleurs frontaliers ne peuvent pas bénéficier. »
Patrick Dury (LCGB) : « On a parlé de l’absence d’augmentation des impôts, mais je m’attendais à un aménagement des impôts pour les bas et moyens salaires, par exemple une adaptation du barème des impôts à l’indexation ».
Michel Reckinger (président de l’Union des entreprises luxembourgeoises) : « On nous a dit qu’il y aurait un chemin pour arriver à un but. Bon, on a eu quelques buts décrits, mais question chemin, pas grand-chose. Comment on arrive à la décarbonation dans les entreprises ? Comment est-ce qu’on arrive à plus de logements ? On n’a pas parlé des procédures dans le logement… »
Du côté de la majorité…
Gilles Baum (DP) : « On a entendu le discours d’un homme d’État. Toute une série de thématiques que l’on veut attaquer dans les mois à venir. Je songe bien entendu à la crise climatique, mais aussi au volet social, qui nous tient beaucoup à cœur. Il est important de continuer à délester les familles les plus faibles, notamment grâce à la réindexation des allocations, mais aussi les repas chauds offerts à tous les élèves issus de ces ménages. Dans le domaine du logement, la taxe sur la spéculation foncière pourrait encore entrer en vigueur courant 2022, à condition que le projet de loi soit encore déposé avant l’été. J’ai de grands espoirs que les bons jalons vont pouvoir être fixés. »
Georges Engel (LSAP) : « On ne peut jamais être entièrement satisfait des annonces qui sont faites lors d’un tel discours. Plusieurs de nos revendications dans le domaine social ont cependant été retenues. Les repas chauds pour enfants défavorisés ou la hausse de l’allocation de vie chère sont à mettre en avant. Il nous reste pourtant encore des efforts à faire pour soutenir encore davantage les monoparentaux qui sont le plus exposé au risque de pauvreté. Des compromis doivent être trouvés. Une première partie du chemin est accompli, j’espère que la seconde suivra prochainement. »
Josée Lorsché (déi gréng) : « Nous nous réjouissons que la lutte contre le changement climatique a figuré tout au début du discours. Nos objectifs ambitieux en la matière ont été confirmés. Tous les membres du gouvernement ont été appelés à prendre leur responsabilité. On ne peut cependant pas mener une politique climatique sans impliquer les citoyens. Il nous faut tous tirer sur la même corde. Pour ce qui est du logement, je suis content que la décision ait été prise d’introduire une taxe sur la spéculation foncière. Nous la revendiquons de longue date. Finalement, il faut souligner que toutes les mesures sociales doivent former un tout. Une révision globale du système social sera à effectuer par un prochain gouvernement. »
David Marques
On parle de climat, alors que le petit Luxembourg n’y changera absolument rien, on renforce le contrôle sanitaire quand l’épidémie s’éloigne et qu’il serait temps d’abroger ce Covid check à la fois autoritaire et contre-productif, puisqu’on sait désormais que les vaccinés peuvent être aussi contagieux que les non-vaccinés. On laisse donc passer sans contrôle des gens qui peuvent contaminer ceux qui viennent d’être contrôlé en bonne santé. Absurde!