Contraints d’appliquer le régime 2G+, les professionnels des secteurs de l’Horeca, de l’événementiel et du fitness, accusent le coup, mais restent confiants. Ils étaient nombreux ce mercredi 28 décembre à venir récupérer les kits de tests gratuits mis à leur disposition.
Depuis le 25 décembre et l’entrée en vigueur de nouvelles restrictions sanitaires pour tenter de freiner la propagation du variant Omicron, les entreprises de l’Horeca – restaurants, cafés, discothèques – tout comme les salles de fitness et les professionnels de l’événementiel sont forcés de réintroduire les tests rapides auprès de leurs clients.
Une nouvelle contrainte qui s’ajoute à une longue liste de difficultés accumulées depuis près de deux ans maintenant. Pour autant, les gérants concernés gardent le sourire et sont reconnaissants du soutien apporté par le gouvernement.
Nous avons pu le constater mercredi matin, alors qu’ils se succédaient, au volant de leur voiture, sur le parking de Luxexpo pour venir retirer les kits de tests préparés pour eux par les équipes de la Chambre de commerce.
«De nouvelles contraintes s’ajoutent sans arrêt, c’est dur», se désole Audrey Villevieille, cogérante du restaurant Arena à Frisange, ainsi que de quatre autres établissements. «Globalement, les clients acceptent. Certains arrivent avec tous les justificatifs déjà prêts, d’autres, venus de France, ont du mal à s’informer sur les mesures en vigueur. Et il y en a auprès desquels on ressent une certaine agressivité liée au contrôle d’identité notamment», raconte-t-elle. «Je les comprends, ce n’est plus le même plaisir d’aller manger au restaurant.»
Pour autant, le chiffre d’affaires se maintient pour cette société qui compte près de 80 salariés, en partie grâce à une embellie cet automne. Mais elle et son mari s’attendent à une baisse de la fréquentation en janvier : «Toutes ces mesures commencent à peser», soupire la jeune femme en souriant, avant de reprendre la route le coffre chargé de 36 boîtes.
De plus en plus de contraintes avec lesquelles il faut jongler, c’est aussi le quotidien de Fredric Bender, à la tête du centre de yoga La Source à Strassen, l’un des plus importants du pays fréquenté par 700 élèves chaque semaine avant la pandémie. «Le régime 2G+ impacte directement nos cours puisqu’on est obligés de réduire la durée des séances du soir en fonction du temps nécessaire pour tester les participants», explique-t-il.
Aujourd’hui, seuls 235 yogis suivent encore les cours, en salle ou en ligne : «C’est suffisant pour nous permettre de survivre donc on ne se plaint pas, on s’adapte», se résout-il, évoquant le sort de centres plus petits, en difficulté, tout comme les professeurs indépendants qui manquent de travail et dont les revenus ont fondu ces derniers mois.
Pour Félix Condurci aussi, l’hiver commence mal. En garant sa voiture sous le chapiteau, le gérant du chalet suisse L’Edelwyss à Kopstal confie faire face à une cascade d’annulations alors que la saison de la fondue et de la raclette est la plus importante pour son établissement :
«Ça devient un peu plus compliqué désormais», reconnaît-il, en calant les boîtes de tests reçues sur le siège passager. «On sort d’un mois très difficile parce qu’on accueille traditionnellement beaucoup de groupes, or ils ont été nombreux à annuler leur visite vu le contexte. Nos pertes se chiffrent à près de 30 % pour décembre. Ça fait mal quand c’est censé être votre meilleure période», regrette-t-il.
Malgré tout, comme la majorité de ses collègues, ce restaurateur reste optimiste et garde le moral. Grâce à une bonne reprise dès le mois de juin et des aides étatiques conséquentes, il envisage sereinement les mois à venir et ne compte pas faire appel au dispositif de chômage partiel pour ses neuf collaborateurs.
À la mi-journée, les membres de la House of Entrepreneurship, de la House of Startups et de la Chambre de commerce, poursuivaient sans relâche le chargement des véhicules défilant coffres ouverts sous la pluie. Ils sont de nouveau mobilisés ce jeudi 30 décembre depuis 7 h pour soutenir les professionnels dans cette mauvaise passe.
Nos pertes se chiffrent à près de 30 % pour décembre
Lex Delles : «On veut à tout prix éviter la fermeture»
Le ministre des Classes moyennes est venu prêter main-forte en ce premier jour de distribution et en a profité pour échanger avec les patrons d’entreprises, tous très positifs quant aux aides mises en place par le gouvernement depuis le début de la crise. «Il est important qu’on travaille ensemble face au virus qui progresse plus vite qu’attendu», a-t-il rappelé.
«On veut à tout prix éviter la fermeture des établissements, comme c’est le cas dans d’autres pays. C’est pourquoi le 2G+ est crucial.» Parlant d’un «coup de pouce» des autorités, il a indiqué que cette distribution de tests était absolument nécessaire «pour laisser le temps aux professionnels de s’approvisionner.» Coût de l’opération selon nos estimations : entre 110 000 et 140 000 euros.
Christelle Brucker
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La « vaccination » n’empêche d’être ni contagieux ni malade.
C’est donc cette seule voie que l’on veut imposer par la force.
Lamentable!