Le CSV espérait être éclairé sur les drames de Bonnevoie et Lausdorn, un peu plus de trois mois après les tragiques faits divers. Il a appris l’introduction de body cams pour les policiers en septembre en projet pilote.
« Tant que je suis ministre de la Justice, la politique respectera la séparation des pouvoirs, l’indépendance du troisième pouvoir (NDLR : pouvoir judiciaire), le secret d’instruction et la présomption d’innocence. » Félix Braz (déi gréng) ne pouvait être plus clair, mardi après-midi, à la sortie de la réunion des commissions de la Force publique et juridique. Les députés chrétiens-sociaux ont tenté le tout pour le tout pour obtenir des explications à la suite des tragiques faits divers survenus au printemps.
Le 11 avril, à Luxembourg-Bonnevoie un policier a fait usage de son arme de service et touché un automobiliste qui avait refusé d’obtempérer. Le chauffeur est décédé à la suite de ses blessures. Trois jours plus tard, un policier avait trouvé la mort à Lausdorn/Weiswampach à la suite d’une collision entre deux véhicules de police qui s’étaient lancés dans la poursuite d’un automobiliste qui avait refusé de se soumettre à un contrôle.
«On avait toute une série de questions. Les membres du gouvernement se cachent un peu derrière le secret d’instruction», a regretté le député Laurent Mosar (CSV). La réunion aura toutefois eu le mérite, selon le député, d’avoir été «utile» sur le point abordant le manque de respect vis-à-vis des forces de l’ordre.
Des preuves en cas d’agression
Le ministre de la Sécurité intérieure a ainsi annoncé qu’en septembre sera présenté le projet pilote qui équipera les policiers de body cams (caméras fixées sur le corps des policiers). L’idée n’est pas nouvelle. «C’est un projet pour lequel on a besoin d’une base légale», rappelle Étienne Schneider (LSAP). Ces caméras aideront les policiers lors de leurs interventions. «Après une agression, le policier pourra prouver grâce aux images et au son enregistré ce qui s’est passé sur le terrain.»
Interrogé si les images pourront aussi être utilisées dans le cas où l’intervention du policier est remise en question, le ministre a indiqué : «La base légale doit être accordée de telle manière que les images ne puissent pas seulement être utilisées contre l’un, mais aussi contre l’autre.»
Fabienne Armborst
Rébellion : vers des peines plus lourdes
Fin juin, les ministres de l’Intérieur et de la Justice présentaient un projet de loi visant à renforcer l’arsenal répressif pour les agressions commises envers les membres des services de secours. Les peines encourues iront de l’amende, de 251 à 10 000 euros, jusqu’à l’emprisonnement, de huit jours à cinq ans.
À l’issue de la réunion, on aura appris que le gouvernement compte désormais également lever les sanctions pénales envers les individus qui s’attaquent aux forces de l’ordre. «Jour et nuit, les policiers mettent leur vie en péril. Mais pour une rébellion, on risque actuellement juste deux ans de prison», a pointé Laurent Mosar (CSV).
Étienne Schneider a annoncé lancer la procédure législative. Ce qui évitera qu’il y ait des différences de sanctions entre les agressions contre les policiers et les services de secours.