Une étude a révélé un grand état de fatigue des pilotes au Luxembourg.
Les députés LSAP Roger Negri et DP Gusti Graas ont posé chacun une question parlementaire sur le sujet d’une étude de la London School of Economies and Politics sur la culture de sécurité des pilotes de différentes compagnies aériennes en Europe. Cette étude aurait révélé qu’un pourcentage inquiétant de pilotes luxembourgeois travailleraient régulièrement en état de fatigue excessive.
Le Luxembourg se place en dernière place sur 5 des 11 catégories de questions posées. «Plus spécifiquement, un résultat clé de cette recherche précise que les pilotes des compagnies aériennes luxembourgeoises se voient souvent confrontés à des situations de surmenage. Cette condition est surtout observable pour les pilotes des compagnies dites low cost et des entreprises de fret», relate Gusti Graas.
François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, a tenu à préciser que «l’objet de cette étude est centré sur la perception des pilotes et ne prétend pas évaluer la qualité de la culture de sécurité des compagnies aériennes». Une enquêté a été menée parmi les pilotes dans toute l’Union européenne, recevant 7 239 réponses valides ce qui représente environ 14 % des pilotes européens.
Aucune compagnie low cost locale
Le ministre ajoute qu’il n’existe aucune compagnie de vol low cost disposant d’une quelconque licence d’exploitation luxembourgeoise. Ainsi, l’affirmation «76 % des pilotes luxembourgeois travaillant pour une compagnie low cost» est donc difficilement vérifiable. Selon les informations de l’étude, les pilotes de nationalité luxembourgeoise représentent au total moins de 1 % des 7 239 pilotes interrogés.
«Il faut également remarquer que les pilotes travaillant pour des compagnies cargo desservent des destinations bien plus lointaines et font des trajets plus longs que les pilotes d’une compagnie de passagers avec un réseau régional et européen. Les circonstances de travail sont différentes dès le départ, ce qui se reflète également dans les résultats de cette étude», poursuit le ministre dans sa réponse. Cependant, le niveau de sécurité doit bien sûr être garanti dans toutes les circonstances.
En ce qui concerne la compagnie nationale Luxair, «la culture de sécurité aérienne est présente tout au long de la carrière des pilotes et fait partie intégrante des différentes séances de formation continue, d’entraînement, etc.», affirme François Bausch.
«S’agissant de la fatigue des équipages, Luxair a instauré le « Fatigue Safety Action Group » qui s’occupe exclusivement des problèmes liés à ce phénomène, permettant de prendre des mesures en amont pour éviter que la fatigue ne s’installe auprès des équipages. Enfin, par son contrat collectif de travail en vigueur, Luxair applique des critères plus restrictifs que la réglementation européenne en ce qui concerne les temps de vol maximaux autorisés», conclut le ministre.
Le Quotidien