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«Les patients continueront à attendre… en étant malades» si rien ne change


«Le déficit (de la CNS) ne peut pas être porté sur leur dos», avertit l’association. (photo archives LQ)

Après la dernière quadripartite et la publication des comptes de la CNS, l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD) s’est fendue d’un communiqué ce mercredi. Elle y dénonce le manque de volonté politique.

Après la dernière quadripartite et la publication des comptes de la CNS, l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD) s’est fendue d’un communiqué ce mercredi. Elle y dénonce le manque de volonté politique.

«La situation financière de la CNS n’est pas bonne», constate l’AMMD, ce mercredi. La faute au ralentissement économique actuel. Celui-ci entraîne «moins de cotisations, donc moins de recettes pour la CNS», et ce, alors que «les patients ne tombent pas moins malades». Résultat : les dépenses explosent, les réserves s’épuisent, et un «déficit structurel» s’installe.

Mais, pour l’AMMD, ce n’est pas le seul problème lié à la CNS. L’association dénonce des coûts de fonctionnement en augmentation et des désaccords internes : «La CNS ne parle pas d’une seule voix» car «l’État y est représenté à 40 %, les salariés et les employeurs à 30 % chacun», explique-t-elle. Difficile de prendre des décisions, tant «les avis divergent fortement. Certains veulent plus, d’autres moins, et d’autres encore… moins de plus ou plus de moins». Quant à la politique, écrit encore l’AMMD, «elle reste, jusqu’à présent, plutôt muette».

Un besoin de réformes

Ce constat posé, l’AMMD s’oppose fermement à toute tentative de faire payer les professionnels de santé et les patients : «Le déficit ne peut pas être porté sur leur dos», avertit-elle. «Aller chercher de l’argent dans la poche des gens pour compenser des erreurs politiques passées n’est certainement pas la bonne voie», poursuit-elle. Au contraire, il doit y avoir «un échange ouvert et sincère avec le conseil d’administration de la CNS», d’autant que «le problème devient encore plus politique qu’il ne l’est déjà».

Pour l’association, il ne faut pas y aller par quatre chemins et réformer l’organisation du métier : «Les médecins et dentistes ont impérativement besoin de nouvelles formes d’organisation, notamment sous forme de sociétés.» Un projet de loi en ce sens, rédigé avec le Collège médical, a été retiré sans explication, s’insurge l’AMMD, qui appelle à sa réactivation rapide, comme le prévoit l’accord de coalition.

Du côté des soins, l’association réclame depuis des années de pouvoir exercer davantage de médecine en cabinet – IRM, scanner, radiographies, interventions mineures – pour désengorger les hôpitaux et réduire les coûts. «Le développement de la médecine en dehors des hôpitaux doit enfin être politiquement soutenu», souligne-t-elle, critiquant un amendement de 2023 à la loi hospitalière de 2018, qui «ne fonctionne clairement pas».

Estimant que le résultat de la dernière quadripartite est «décevant», l’association avertit : «Tant qu’aucune décision raisonnable n’est prise, les patients continueront à attendre… en étant malades, et risquent même de payer davantage.»

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