Les élections des conseillers des Français de l’étranger qui avaient été reportées en 2021 devraient avoir lieu le 30 mai. Explication avec la conseillère Monique Dejeans.
Les Français de l’étranger sont invités à se rendre aux urnes pour élire leurs conseillers le 30 mai prochain. Ces élections qui devaient se dérouler l’année dernière et avaient été reportées pour cause de pandémie semblent maintenues pour cette année. Encore que rien n’est sûr.
«La situation sanitaire varie d’un pays à l’autre et certains souhaiteraient attendre septembre pour organiser les élections», croit savoir Monique Dejeans, conseillère des Français de l’étranger au Luxembourg et membre suppléante du bureau du vote électronique (BVE).
Le vote électronique se déroulera du vendredi 21 mai au mercredi 26 mai selon une procédure «assez simple», promet Monique Dejeans en ajoutant que tout au long de cette procédure, l’assistance sera disponible 24 h/24. «Ce vote est tout à fait sécurisé, si problème il y a, un dispositif est prêt», assure-t-elle. Les électeurs inscrits sur les listes consulaires peuvent également voter à l’urne ou par procuration. Mais toujours pas par correspondance. «Je ne comprends toujours pas pourquoi cela est refusé. En 2017, le vote par correspondance était proposé aux Français de l’étranger pour les législatives. Aujourd’hui, on nous dit que ce n’est pas assez sûr… Certaines décisions gouvernementales sont assez difficiles à comprendre dernièrement», souligne la conseillère issue des rangs du Parti socialiste et qui ne rate pas une occasion d’égratigner la politique du président Macron.
Que font les conseillers des Français de l’étranger? Pendant les 6 ans de leur mandat, ils représentent, au plus près des citoyens de leur circonscription, la communauté française à l’étranger et sont des acteurs facilitant le lien entre les Français et l’ambassade ou le consulat, mais aussi avec les parlementaires élus à l’étranger (11 députés et 12 sénateurs).
Ils participent à l’attribution des bourses scolaires, des aides sociales, ou encore soutiennent les dispositifs de formation professionnelle des Français à l’étranger. Ils siègent aux conseils d’établissement des écoles françaises pour y défendre les intérêts des familles. Ils peuvent être consultés sur toutes les questions relatives à la communauté, de la sécurité à l’économie en passant par la culture. Leur mission est aussi politique puisqu’ils sont les grands électeurs des 12 sénateurs représentant les Français établis hors de France, tout comme le délégué consulaire. Voilà pour la définition officielle.
Concrètement, Monique Dejeans nous explique ce qu’ont représenté pour elle les sept ans de mandat (avec les prolongations) qu’elle a exercés au Luxembourg. «Ce fut pour moi une première expérience en la matière, mais je connaissais bien les problématiques rencontrées par les Français du Luxembourg, de par mon action au sein de l’association Français du Monde – Association démocratique des Français de l’étranger (FDM-ADFE), du Parti socialiste français (section Luxembourg) et présidente du groupe de travail SPIC (Socialistes pour l’intégration et la citoyenneté) du LSAP. Mais aussi ma connaissance « du terrain« , je suis arrivée avec mes parents en 1968.»
Secrétaire de la section du Parti socialiste français au Luxembourg, elle est également membre du LSAP, coordinatrice du SPIC (Socialistes pour l’intégration et la citoyenneté). Monique Dejeans est aussi membre de l’Assemblée des Français de l’étranger depuis 2016 et siège dans la commission Affaires sociales et Anciens Combattants, membre du bureau de l’Assemblée des Français de l’étranger et membre du bureau de vote électronique.
Nombreuses
interventions
Depuis 2014, date de son élection, elle a assisté à toutes les réunions des conseils consulaires, nous assure-t-elle. «Je rencontre les familles dans le besoin, j’ai eu à m’occuper par exemple de personnes retraitées qui se retrouvent sans revenu ou bien encore à aider lors du décès d’un conjoint, m’occuper de la scolarisation d’enfants, remplir des documents administratifs (beaucoup de dossiers de certificats de vie pour les retraités). Ces actions se sont accrues ces dernières années à la suite de la suppression de personnel au consulat et à la numérisation de nombreuses démarches administratives qui est problématique pour les personnes n’ayant aucune connaissance informatique ou ne disposant pas d’ordinateurs.»
Depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020, ces actions ont été multipliées par 10, ajoute encore la conseillère. Ce sont ajoutées les aides pour rapatrier des concitoyens bloqués à l’étranger (surtout des étudiants et des personnes malades) et des aides administratives pour les petites et moyennes entreprises françaises de droit luxembourgeois.
«Une des actions les plus tristes pour moi a été l’aide aux personnes seules, sans revenu, qu’il a fallu soutenir très vite avec le secours précieux des assistants sociaux des communes», conclut-elle. La plus joyeuse, pour les citoyens, reste sans doute le bal du 14 juillet sur la place Guillaume-II dont elle est à l’origine avec les autres conseillers élus.
Il y a cinq places à prendre, sept listes en présence. Pour l’heure, les élections sont maintenues au 30 mai et débutent une semaine plus tôt pour le vote électronique. «Vérifiez l’exactitude de vos données avant le 23 avril», conseille Monique Dejeans.
Geneviève Montaigu