Symbole du pouvoir législatif luxembourgeois, les trois figures ailées ornant le toit de la Chambre des Députés viennent de bénéficier d’une restauration minutieuse.
Le saviez-vous? Au sommet de l’Hôtel de la Chambre des Députés, trois anges de béton dominent la vieille ville, bras levés, ailes déployées. Ces figures allégoriques, souvent ignorées des passants, ont récemment reçu une cure de jouvence discrète, mais essentielle.
Menés par l’Administration des bâtiments publics en collaboration avec le service technique de la Chambre, les travaux de restauration se sont achevés au cours du mois de juillet, redonnant toute leur présence aux gardiens silencieux du pouvoir parlementaire.
Les statues ont été nettoyées à basse pression avec de l’eau chaude, puis traitées avec un produit anti-mousse naturel à base d’huiles essentielles. Les fissures apparentes ont été consolidées par micro-perfusion, une technique qui permet de stabiliser les matériaux sans altérer leur aspect.
Un mortier spécifique, élaboré après une analyse des composants d’origine, a permis de reconstituer les zones endommagées. Enfin, une peinture minérale, fidèle à la teinte claire d’origine, a été appliquée pour redonner vie à ces silhouettes emblématiques.

L’équipe de restauration a procédé au nettoyage des zones endommagées.
Trois figures, trois missions
Installées en 1979 pour remplacer les statues initiales en pierre conçues par l’architecte Antoine Hartmann (bâtisseur du palais entre 1858 et 1860), les trois allégories se veulent une représentation visuelle des fonctions du pouvoir parlementaire.
L’une se trouve en face du Palais grand-ducal et représente un ange portant un sceptre et une couronne, symboles du pouvoir exécutif dans sa dimension monarchique.
Au coin de la rue de l’Eau, un autre tient une corne d’abondance et un bouclier frappé des armes nationales, incarnant prospérité et identité luxembourgeoise. Enfin, sur la façade arrière, un troisième ange, le doigt levé et tenant un rouleau, incarne l’autorité législative, la parole et le droit.
Ces représentations ne sont pas religieuses mais bien civiques, rendant hommage à la mission des députés et aux valeurs démocratiques de l’État. En associant des symboles classiques à des fonctions politiques, l’architecte semble avoir voulu refléter tant l’identité nationale que la mission civique des députés.
Aucune documentation précise ne subsiste sur les détails d’origine de ces figures, ni sur d’éventuelles évolutions iconographiques depuis leur première version. Dans le sillage de cette restauration, une exposition photographique en extérieur signée Marc Schoentgen, intitulée «L’invisible rendu visible», permet au public d’apprécier de près ces éléments d’architecture, souvent inaccessibles.