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Réchauffement climatique : il lance une pétition au Luxembourg


«Nous sommes au pied du mur» dans la lutte contre le réchauffement climatique, estime Pierre-Édouard Burg, auteur de la pétition n° 1949.  (Photo : Archives LQ)

Ouverte aux signatures jusqu’au 9 septembre, la pétition n° 1949 demande que «la lutte contre le réchauffement climatique et la perte de biodiversité soit déclarée comme priorité nationale». L’auteur s’explique.

Le réchauffement climatique et la biodiversité sont des sujets qui intéressent Pierre-Édouard Burg «depuis de nombreuses années maintenant». Mais le 9 août 2019, le résident de Pétange, âgé aujourd’hui de 34 ans, vit par procuration la tornade qui s’abat sur le sud du Grand-Duché et qui fait d’innombrables dégâts. «Je n’étais pas présent ce jour-là, confie le jeune homme. Mon père m’a raconté… J’ai eu une prise de conscience. Il est plus que temps d’agir.» Les récentes inondations qui ont touché le pays ainsi que l’Allemagne ou encore la Belgique n’ont fait que confirmer l’engagement de Pierre-Édouard Burg dans sa volonté de changer les choses. «Tous ces événements sont de plus en plus fréquents et touchent notre quotidien, rappelle-t-il. Il ne faut pas oublier les incendies en cours en Grèce, en Turquie, en Californie, etc., les dômes de chaleur, les sécheresses… Les choses s’accélèrent.»

Lundi dernier, les experts du climat de l’ONU (GIEC) ont rendu public le rapport dans lequel il sonne «l’alerte rouge» en estimant que le réchauffement pourrait atteindre le seuil de +1,5 °C autour de 2030, soit dix ans plus tôt qu’initialement annoncé. En clair que le réchauffement climatique est pire et va plus vite qu’on le craignait. Un constat «qui n’a pas surpris» Pierre-Édouard Burg : «Ce rapport du GIEC est une confirmation de tout ce qui a été dit par le passé. Aujourd’hui, l’urgence est là et il faut agir de manière concrète et vite.»

Le chargé de relations internationales de profession – et «non engagé politiquement» –  est passé à l’action le 20 juillet, quelques jours après les inondations, en déposant à la Chambre des députés la pétition publique n° 1949. Ouverte aux signatures depuis le 30 juillet et jusqu’au 9 septembre sur le site www.petitions.lu, cette pétition s’intitule : «Inondations, sécheresses, tempêtes, notre monde est en ébullition et le Luxembourg est déjà fortement touché. Déclarons la lutte contre le réchauffement climatique et la perte de biodiversité comme priorité nationale. Sauvons notre planète et l’avenir de nos enfants.» Pierre-Édouard Burg précise : «Nous sommes au pied du mur et notre fenêtre d’action se réduit au fil des jours. Il y a des beaux discours et des plans d’action nationaux, mais il manque la mise en œuvre, des actes concrets, des règles contraignantes pour tous les secteurs de l’économie.»

Une lutte à ériger en «priorité nationale»

Et le Pétangeois souhaite que cette lutte soit érigée en «priorité nationale». «Je dis la même chose que Greenpeace Luxembourg qui, lors de la publication du rapport du GIEC, a indiqué sa volonté que la lutte contre le réchauffement climatique soit « une priorité absolue », indique-t-il. Aujourd’hui, l’économie est au-dessus. Nous devons inverser notre échelle de valeurs en affirmant que l’environnement prime sur l’économie, que la vie a une valeur supérieure à l’argent. On doit réfléchir « protection de l’environnement » avant l’économie.»

La pétition n° 1949 propose la création d’un «comité environnemental indépendant» dont le rôle serait de veiller à ce que toute décision prise par le gouvernement ou une commune le soit dans le respect de la priorité nationale que serait la lutte contre le réchauffement climatique et la perte de biodiversité. «Cet organe serait composé de membres d’organisations de la société civile qui ont une expertise reconnue et aussi peut-être de citoyens tirés au sort», souligne Pierre-Édouard Burg.

Le citoyen, justement, n’a-t-il pas un rôle à jouer dans cette lutte? «Oui, répond Pierre-Édouard Burg. Les citoyens doivent continuer de modifier leur quotidien en pensant à la lutte contre le réchauffement climatique. Mais le vrai changement viendra des gouvernements et de notre gouvernement. Car c’est un changement global qui doit être décidé.»

Pour le moment, la pétition n° 1949 n’attire pas les foules (un peu moins de 300 signatures – il en faut 4 500 pour qu’un débat soit organisé à la Chambre des députés), mais son auteur ne désespère pas que, d’ici le 9 septembre, «les choses bougent, car les résidents doivent prendre conscience que l’équilibre de la vie sur Terre est menacé».

Guillaume Chassaing

3 plusieurs commentaires

  1. Il travaille comme pompes funèbres et dieu sait ce que la pollution des sols est courantes dans nos cimetières à cause des beaux cercueils et ornements en métaux !!!

  2. Heureusement que ce Pétangeois est là pour penser pour nous et nos élus…. Pour qui il se prend ? Il veut « imposer des règles contraignantes à l’économie » ? Bien. A-t-il au moins analysé l’impact de ces mesures ? En a-t-il la moindre idée ? A-t-il la moindre solution ? On a eu un aperçu de mesures inconsidérées et extrêmes durant le confinement… des pleurs et des faillites par milliers. Que ce Pétangeois retourne à ses loisirs et confie ce type de réflexion à des spécialistes !

  3. Wat en Tralala…….