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[Législatives] La Gauche veut tout changer dans le pays


L'objectif principal de la politique que veut mener déi Lénk est d'offrir des nouvelles perspectives pour une vie «décente». (photo LQ)

Transformations économique, écologique, sociale et démocratique. Le Luxembourg doit changer son modèle, estime la Gauche, qui sert les 80 premières pages de son programme comportant 400 points.

Les responsables de déi Lénk ont dévoilé mardi un programme dit «provisoire», selon la co-porte-parole du parti, Carole Thoma, car les citoyens sont chaleureusement invités à discuter de son contenu, à le commenter et à faire des propositions. La Gauche offre ainsi sur son site un espace pour débattre du programme et le personnel politique essaiera tant bien que mal de répondre à toutes les sollicitations, explique Carole Thoma qui espère «une large participation» grâce à cet outil informatique. La discussion sera ouverte jusqu’à la mi-juin avant la rédaction définitive du programme électoral de déi Lénk.

Les auteurs du programme ont déjà bien planché sur leurs sujets par le biais de différents groupes de travail mis en place au lendemain des élections communales d’octobre 2017. Le premier jet et ses 80 pages veulent illustrer ce que Marc Baum, député et membre de la coordination nationale du parti, définit comme un programme «cohérent» et «ambitieux», à «la hauteur des défis» qui se posent au pays.

L’objectif principal de la politique que veut mener déi Lénk est d’offrir des nouvelles perspectives pour une vie «décente», ce que «les politiques de tous bords promettent toujours avec l’ambition de créer un environnement meilleur pour les enfants», observe Marc Baum. Mais il estime que cette perspective, «après 40 ans de néolibéralisme» a échappé à la majeure partie d’entre eux et que la cohésion sociale «se fissure toujours plus».

L’analyse du parti est sans appel : l’actuel modèle luxembourgeois n’est plus soutenable parce qu’en dépit de sa «gigantesque croissance», le pays creuse toujours plus le fossé entre riches et pauvres et augmente le risque de pauvreté, selon Marc Baum.

La croissance doit profiter à tous

Même le travail ne protège plus du risque de pauvreté et se loger est devenu «un luxe». Le système scolaire «renforce les inégalités sociales», la place financière continue à «dicter ses lois» et le pays se retrouve toujours «cloué au pilori» tant pour ses largesses fiscales envers les entreprises que pour ses négligences dans le domaine environnemental. La liste des griefs est longue mais ce que la Gauche veut surtout réparer, c’est le lien entre croissance et bien-être qui doit profiter à tous et pas seulement à quelques riches nababs.

La transformation sociale pour laquelle la Gauche veut s’engager est «nécessaire» dès lors qu’un travailleur à 40 heures semaine n’arrive pas à boucler ses fins de mois et doit faire appel aux aides sociales. Elle propose une augmentation du salaire social garanti et une réduction du temps de travail qui sont d’anciennes revendications.

Pour le logement, idem. Il faut selon les militants, «augmenter enfin l’offre publique, mobiliser les terrains et renforcer les droits des locataires».

Pour l’éducation, qui ne doit pas se résumer à une simple insertion professionnelle, ils proposent un «tronc commun» pour tous et une formation professionnelle «sérieuse». Au chapitre de l’environnement, la Gauche vise le 100% d’énergie renouvelable et la sortie du tourisme «à la pompe», comme une agriculture durable au service d’un marché régional.

Pour la transformation économique, le programme suggère d’offrir une nouvelle virginité à la place financière en sortant «de manière coordonnée et non brutale» de ses niches fiscales. Plutôt exploiter les compétences qu’offre le pays en matière de multilinguisme ou encore de recherche publique et renforcer l’économie solidaire dans une optique de coopération régionale. Les investissements devront être dirigés vers les ressources naturelles, l’agriculture biologique, la logistique, l’économie circulaire ou encore le tourisme.

Geneviève Montaigu