Le DP a tenu son congrès national dimanche. Corinne Cahen, sa présidente, a dessiné un programme qui repose sur cinq piliers et qui se veut cohérent. Le parti, qui veut incarner la modernité, entend poursuivre sur la voie des réformes et de la transformation du pays.
Le DP n’a de cesse de vanter sa proximité avec les gens. Le parti les écoute, note leurs doléances, leurs petits soucis quotidiens, leurs attentes et c’est en relevant la température que le parti prend ses décisions. «Mais être à l’écoute, ce n’est pas tout en politique», lance Corinne Cahen pour qui l’action l’emporte sur l’immobilisme et le courage sur la peur. Il ne faut pas craindre l’avenir mais s’y adapter en sachant répondre aux besoins futurs et anticiper dans la modernité. Le DP se plaît à rappeler ces quelques préceptes à quelques mois des élections, à défaut de pouvoir présenter ses candidats, cela attendra la semaine prochaine, ou son programme, en cours d’élaboration.
La présidente du parti et ministre de la Famille et de l’Intégration a néanmoins livré les cinq piliers qui porteront le programme des libéraux «qui sera cohérent», selon Corinne Cahen.
Conciliation vie privée et vie professionnelle. Non contente du succès de sa réforme du congé parental, Corinne Cahen annonce que le DP compte offrir encore plus de temps aux gens. «Le temps, c’est un de leurs besoins essentiels», déclare-t-elle. Pour en trouver, il faut en finir avec «la rigidité des heures de travail, la rigidité des réglementations et la rigidité des postes de travail», dénonce la présidente du parti pour qui un tel constat n’est pas imaginable à l’ère digitale.
La digitalisation, c’est du temps de gagné parce qu’elle permet d’en perdre moins sur les routes en travaillant à la maison ou de manière plus décentralisée.
Mobilité. Dans ce secteur, les investissements devront conserver leur actuel haut niveau jusqu’en 2025 avec un plan qui visera des améliorations rapides. «Pourquoi planifier un tronçon du tram dans 15 ans quand on peut en réaliser trois en dix ans», interroge Corinne Cahen.
L’idée d’un bus pour les enfants qui pourrait les conduire jusqu’à leurs activités extrascolaires contribuerait à soulager le trafic mais pas seulement. Les enfants des maisons relais et des structures de garde pourraient également en profiter pour fréquenter «soit un club sportif, soit une école de musique», illustre Corinne Cahen.
Les enfants et leurs chances d’avenir. «Comme l’alpha et l’oméga», dira la présidente. Le ministre Claude Meisch est loué pour son action à l’Éducation nationale et à la Jeunesse, lui qui a su élargir la palette d’offres de formation scolaire à travers la création des écoles européennes qui fleurissent à travers le pays. «Il va sans dire que la capitale devra en avoir une également», estime Corinne Cahen.
Le DP s’engage à poursuivre sur cette voie de diversification et étudie de nouvelles voies pour accéder à l’université en dehors du chemin classique après un examen de fin d’études secondaires (premières) et offrir leurs chances aux détenteurs d’un BTS ou encore à ceux qui ont choisi la voie de l’artisanat.
Fiscalité. Celle des entreprises qui doivent être soutenues, car ce sont elles qui «génèrent la prospérité» du pays et qui «garantissent notre très ambitieux et très bon État social», souligne la présidente. Elle salue la réforme fiscale, les nouvelles prestations pour les familles et les enfants et le fonds intergénérationnel alimenté à hauteur de 240 millions d’euros. Surtout, elle associe chaque citoyen à l’effort d’assainissement des finances publiques, nécessaire au début de la législature, et promet que chacun profitera «des fruits de ces efforts».
Le DP continuera à gommer les «incohérences» que comporte encore le système fiscal actuel, notamment en ce qui concerne les veuves et veufs. Il promet surtout de baisser encore les charges fiscales et de moderniser le système d’imposition pour l’adapter à la réalité des familles d’aujourd’hui.
Identité et culture. Des sujets importants, selon la présidente qui précise que les traditions et la langue luxembourgeoise comptent beaucoup pour son parti. Autant que le multilinguisme qui forge l’identité luxembourgeoise avec le multiculturalisme. «Il n’existe pas de Luxembourgeois type», assure Corinne Cahen.
En revanche, il existe le meilleur homme politique du pays à ses yeux qui sans surprise se nomme Xavier Bettel. Un politique «moderne», «véritable ambassadeur de la cause luxembourgeoise», qui sait «être à l’écoute» et «qui est apprécié, comme l’est le Luxembourg, pour ses multiples facettes».
Geneviève Montaigu