On a beaucoup parlé de vélotourisme au Grand-Duché, mercredi, à l’occasion du bilan de Vëlosummer. Mais à propos du vélotaf, comprendre le vélo au quotidien, les enjeux sont encore plus importants.
Le vélotourisme, c’est bien beau. Mais ça ne résout pas le «tout bagnole» en milieu urbain. À l’occasion du déconfinement, la Lëtzebuerger Vëlos-Initiativ (LVI) avait déploré que le pays soit l’un des rares à n’avoir rien tenté de significatif pour la pratique du vélo au quotidien. Le fameux «vélotaf» (aller au travail à vélo). La faute, principalement, à une inertie au niveau communal, puisque le gouvernement fait des efforts sur les grosses infrastructures.
Interrogé sur le sujet, le ministre de la Mobilité n’a pas réfuté le constat. François Bausch a même enfoncé le clou : «Le vélo sera l’un des enjeux phares des prochaines élections communales, j’en suis certain. Si j’avais un conseil à donner aux prétendants à la réélection, c’est de soigner leur bilan là-dessus. Les électeurs les attendront sur ce point.» Pour faire le lien avec Vëlosummer, François Bausch a souligné que «parmi les 40 000 participants, il y a eu des trajets du quotidien, pas que du tourisme». Certains usagers, notamment ceux proches de la capitale, ont profité de l’opération pour aller au boulot à vélo l’été.
Rendez-vous dans les urnes
Le ministre déi gréng est revenu sur son expérience personnelle. «Je fais du vélo au quotidien depuis plus de quinze ans en Ville. Au départ, on me regardait comme un extraterrestre. Aujourd’hui c’est une norme, je le vois tous les jours.» Et d’ajouter sur le ton du second degré : «Ça finit même par m’agacer, il y a trop de bouchons à vélo à Luxembourg !»
Pour finir, François Bausch a livré l’argument massue du portefeuille : «Les investissements pour favoriser le vélo en milieu urbain sont relativement peu coûteux, par rapport aux gains pratiques.» Et, sous-entendu, la visibilité par rapport aux électeurs. Le message est clair, non !
Hubert Gamelon