Accueil | Politique-Société | Le Vëlosummer a failli dérailler

Le Vëlosummer a failli dérailler


«Même s’il y a une baisse par rapport à l’année dernière, le bilan reste très bon», ont insisté les ministres Lex Delles (g.) et François Bausch (d.). (photo Julien Garroy)

Le mauvais temps a quelque peu mis des bâtons dans les roues du Vëlosummer 2021. Mais l’intérêt pour le cyclotourisme reste indéniable.

Maintenant que l’automne est bien installé, il est grand temps de faire le bilan du Vëlosummer 2021. Celui-ci a été présenté ce mercredi 13 octobre, au cours d’une conférence de presse, par le ministre de la Mobilité et des Travaux Publics, François Bausch, et le ministre du Tourisme, Lex Delles.

Et à l’image de la météo estivale, il s’avère quelque peu mitigé par rapport à l’été précédent : si les chiffres de participation restent élevés (près de 20 000 vélos ont été enregistrés selon les chiffres du gouvernement), c’est tout de même deux fois moins que l’an passé, où l’on comptait pas moins de 40 000 participations. «Il faut dire que 2020 était particulièrement énorme», a commenté d’emblée Lex Delles.

Plusieurs explications à cette baisse de fréquentation, en premier lieu desquelles le mauvais temps. Durant la période du Vëlosummer, qui s’est déroulé du 31 juillet au 29 août, il a ainsi fait nettement plus froid qu’en 2020 comme le montrent les chiffres relevés par Meteolux : 16,3°C en moyenne, contre 21,2°C l’été précédent. Surtout, il a plus plu, et en particulier durant les week-ends : environ 62 L/m² contre 30 L/m² en 2020, 16 jours de pluie au lieu de 12. De quoi décourager ceux qui étaient pourtant partants.

L’ouverture durant un week-end seulement du circuit «Mamerdall», circuit qui avait rassemblé pas moins 11 600 sportifs en 2020, a également eu un impact sur les chiffres, tout comme la suppression du tronçon «Dommeldange-Beggen», son pendant, pour des raisons de sécurité. Ce dernier avait été parcouru par 13 700 cyclistes l’an passé.

« Nous avons choisi d’ouvrir le circuit du Mamerdall sur un week-end seulement, car les communes avoisinantes souffrent lorsqu’il est fermé : elles n’en profitent pas et ont les nuisances, avec le trafic détourné. Je les comprends. Idem avec le tronçon Dommeldange-Beggen, que Luxembourg ne voulait pas fermer complètement à la circulation », a précisé François Bausch.

Enfin, comme l’a rappelé le ministre du Tourisme, le Luxembourg n’a pas pu promouvoir le projet comme à l’accoutumée, nombre de foires dédiées au tourisme actif n’ayant pas eu lieu 2021. « Pour 2022 ce sera différent, des foires sont déjà programmées », a souligné Lex Delles.

Le tourisme actif a la cote

Des circonstances extérieures qui ont eu l’effet d’une petite douche froide sur le Vëlosummer mais qui ne démentent en rien l’engouement pour cette initiative : 65 communes y ont participé cette année et 12 circuits (dont 6 nouveaux tronçons) avaient été mis en place, soit 550 kilomètres de piste, dont plus de 100 kilomètres entièrement réservés aux cyclistes.

Surtout, les relevés de la Direction générale du Tourisme font état d’une hausse de plus de 60% par rapport à l’année précédente tant du nombre de cartes distribuées (27 500) que du nombre de clics sur le site velosummer.lu. Environ 175 400 personnes ont en outre été atteintes par la campagne publicitaire sur le Vëlosummer via les réseaux sociaux, ce qui représente une augmentation de 162% par rapport à 2020.

« 17% des clics sur le site proviennent de l’étranger, a noté François Bausch. Ce projet peut donc vraiment inciter les touristes étrangers à venir faire du cyclotourisme au Luxembourg. Aujourd’hui le cyclotourisme, comme le vélo en général, connaît une renaissance énorme : de plus en plus de gens veulent faire du tourisme actif. Cela peut jouer un rôle très intéressant pour les différentes régions du pays. »

« Nous avons eu des retours d’hôteliers confirmant que des touristes étaient spécialement venus pour participer au Vëlosummer », a ajouté Lex Delles. «Ce n’est que subjectif, mais par contre le service de bagages gratuit movewecarry mis en place par la DG Tourisme a enregistré 600 bagages. Il y a une véritable demande.»

Pas question donc pour les ministres d’abandonner le projet qui fera son retour l’été 2022, d’autant qu’il sera encore amélioré. « Même s’il y a une baisse par rapport à l’année dernière, le bilan reste très bon. On a aussi acquis une expérience, on peut choisir des parcours encore plus attractifs d’un point de vue touristique », a indiqué François Bausch.

« On apprend d’année en année », a abondé Lex Delles, citant l’exemple de la signalisation des parcours, réadaptée à chaque édition. « Les panneaux en bois gravés au laser ont été délavés par la pluie. L’atelier qui les a conçus fait des tests pour améliorer cela, car nous souhaitons quelque chose de durable, réutilisable et sans plastique. »

Tatiana Salvan

Appel à candidatures pour 2022

Le Vëlosummer sera de retour l’été prochain. Il se tiendra du samedi 30 juillet au dimanche 28 août. Le gouvernement invite donc dès à présent les communes et les offices de tourisme régionaux désireux de participer à l’édition 2022 à poser leur candidature, jusqu’au 15 décembre prochain, en soumettant des propositions d’itinéraires cyclables intercommunaux.

La réglementation «Vëlosummer» de routes n’est pas une fin en soi, ont précisé les ministres de la Mobilité et du Tourisme, mais demeure une solution envisageable si un itinéraire attractif n’est pas faisable autrement.

Par ailleurs, comme en 2021, aucun projet ne sera réalisé sans l’accord des communes directement concernées. Les candidatures seront évaluées par le ministère de la Mobilité et des Travaux publics et la Direction générale du Tourisme, qui pourront proposer des itinéraires supplémentaires.