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Le système de santé sera remis sur pied


Paulette Lenert et Romain Schneider ont détaillé l’avancement des travaux visant à établir le futur du système de santé. (Photo : Hervé Montaigu)

ll n’est certes pas malade et reste l’un des meilleurs au monde, mais il était temps pour lui d’être dépoussiéré et modernisé afin de se projeter vers les défis du futur, le tout en impliquant toutes les parties prenantes.

Le terme de «consensus» devra être au cœur de ce changement de paradigme, dont l’évolution, toujours en cours, a été présentée, mardi, par les ministres de la Santé et de la Sécurité sociale, Paulette Lenert et Romain Schneider.

Le grand ménage de printemps dans le secteur médical s’annonce et se précise : différents groupes de travail avaient été mis sur pied afin de réformer le secteur. Les ministres de la Santé et de la Sécurité sociale ont ainsi présenté l’avancement des réflexions émises au sein des trois premiers groupes de travail dans le cadre de ce qui a communément été nommé «Gesondheetsdësch (pour «table de discussions et de revendications concernant les améliorations à apporter au système de santé»).

Une fois que tous ces «think tanks» (six au total) auront accouché de leurs conclusions définitives, celles-ci devraient constituer l’assise et la colonne vertébrale du futur Plan national de santé, après aval des autorités gouvernementales, qui ont lancé la démarche dans leur programme de coalition.

La volonté de favoriser le virage ambulatoire

Dans le cadre de cette ambition de parvenir, au bout du processus, à «une vision partagée du système de santé avec les acteurs du terrain», les ministres Paulette Lenert et Romain Schneider ont donc passé en revue les compte rendus remis par les trois premiers groupes de travail (lire également l’encadré ci-contre) sur la base des «idées et revendications» des membres siégeant dans ces groupes.

«Une meilleure complémentarité entre les secteurs hospitalier et extrahospitalier a été mise en avant par le premier groupe de travail. Selon son rapport, la favorisation du virage ambulatoire, la création de structures ambulatoires dédiées ou encore l’amélioration de l’organisation des soins primaires sont à revoir», selon Romain Schneider.

Au niveau du deuxième groupe de travail, qui vise à optimiser les relations avec les personnes protégées et les prestataires, différentes pistes ont aussi été dégagées : simplification de la communication avec le patient, mais aussi simplification administrative (par le biais digital) ou encore introduction du tiers payant et d’un guichet unique. La création d’un fonds d’indemnisation des accidents médicaux a également été mise sur la table.

Pour ce qui relève du troisième et dernier groupe ayant ficelé un compte rendu, ses membres ont abordé la nécessité de prévenir une pénurie de médecins et de soignants.

Onze projets et autant de priorités

Sur la base des discussions précitées, onze projets, qui s’avèrent être autant de priorités à suivre, ont été mis en avant. Ceux-ci ont été listés et expliqués par les deux ministres, comme tel :

«revoir les formes sociétales des professions de santé (meilleure prise en charge du patient, davantage de proximité avec lui, de prévention, création de synergies entre tous les acteurs…)»
«réaliser les réformes du collège médical et du Conseil supérieur de certaines professions de santé (en vue de leur renforcement)»
«effectuer une revue des attributions professionnelles et adaptation des formations respectives (car l’on constate que la théorie et la pratique ne vont pas toujours dans le même sens, et pour éviter des fonctions de doublon)»,
«créer un registre digital pour professions de santé (phase d’analyse et d’audit clôturée à 90 %)»,
«promouvoir les professions de santé,
«élaborer une vision sur les parcours des patients du futur»,
«concevoir une carte sanitaire extrahospitalière,
«étudier la mise en place d’un fonds d’indemnisation»,
«mettre en place le paiement direct (paiement direct instantané après 2023)»,
«améliorer la communication avec le patient»,
«effectuer une revue stratégique de la nomenclature»,
«favoriser l’hospitalisation à domicile».

Claude Damiani

La suite? «Une feuille de route générale à partir de septembre»

En ce qui concerne le calendrier, le ministre Romain Schneider a fourni différentes dates, tout en précisant que «la Gesondheetsdësch a dû être suspendue en raison de la pandémie». Ainsi, selon le ministre de la Sécurité sociale, le groupe de travail se penchant sur la prévention, «qui sera à promouvoir davantage», dixit Paulette Lenert, reprendra ses travaux le 17 mars. Les concertations porteront notamment, après état des lieux sur les défis à venir en la matière ainsi que sur le financement de la prévention. Un groupe de travail travaillant lui sur «la médecine du futur» reprendra le 24 mars et se focalisera sur la médecine, l’intelligence artificielle, la robotique et l’écosystème. Enfin, le dernier groupe, qui sera de nouveau actif à partir du 21 avril, s’attachera à détricoter le financement du système de santé (pérennité, mécanismes de financement, impact financier des concepts proposés). Concrètement, le ministre Romain Schneider a évoqué «une feuille de route générale à partir du mois de septembre».

Un désert médical à éviter

Plusieurs pistes sont à l’étude face au spectre d’un futur désert médical, régulièrement dénoncé par l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD), entre autres.

Un groupe de travail spécifique a été formé afin de prévenir une telle situation et de discuter de la démographie médico-soignante. Il s’agit de trouver des leviers pour prévenir toute pénurie de médecins, danger que l’AMMD ou l’Association des étudiants luxembourgeois en médecine (ALEM) ont déjà mis en lumière à différentes reprises.

Le groupe de travail spécialement dédié à cette question a dégagé différents objectifs : faciliter la collaboration entre plusieurs professionnels de santé, saisir les chances de la digitalisation pour améliorer le quotidien des professionnels de santé ou encore introduire de nouveaux profils au niveau des soins tels que celui d’«infirmier de pratique avancée», et surtout créer un profil diplôme de niveau bachelor. 

Lenert : «Promouvoir les professions de santé»

Le groupe de travail en question a également mis d’autres idées et revendications sur la table, dans l’objectif final de ne pas manquer de personnel soignant : revoir de manière générale les attributions professionnelles, réformer les représentations professionnelles (Collège médical et Conseil supérieur de certaines professions de santé), disposer de données fiables sur les besoins actuels et futurs de professionnels de santé, concevoir la médecine universitaire au Luxembourg, renforcer les facteurs d’attractivité de manière générale (au niveau de la nomenclature, des loyers, de la collaboration) et promouvoir les professions de santé. 

Par ailleurs, il est à noter que figure parmi les treize projets mis en place, sur la base des discussions qui se sont déjà tenues, celui d’élaborer une carte sanitaire extrahospitalière : «En effet, si nous disposons déjà d’une carte sanitaire hospitalière, son pendant extrahospitalier fait défaut», a tenu à souligner la ministre Paulette Lenert.

C. D.

Un commentaire

  1. patient à haut risque

    améliorer la communication avec le patient???
    hier au hopital kirchberg ils ont annulé toutes les radiographies. ils n’ont PAS TéLéPHONé à cetains patients pour annuler le rv, des patients sont donc venus pour rien à la clinique, ce en pandémie, avec patients à haut risque, ea. cancer, qui se sont mis en danger idiotement par la faute de secrétaires débordées irresponsables