Sur la liste de clients de la société Hacking, piratée et diffusée sur la toile, figure l’administration fiscale luxembourgeoise. Une information démentie par Xavier Bettel. Ce n’est pas l’administration des Contributions directes qui était cliente de Hacking Team mais bien le SREL, selon le Premier ministre. Le service avait acheté un logiciel de surveillance des communications à la société italienne très controversée sous le mandat de Jean-Claude Juncker en 2012.
Le Premier ministre, Xavier Bettel, affichait un petit sourire en conversant avec le ministre de la Justice, Félix Braz, assis à ses côtés, mardi, à la Chambre des députés. À la tribune, Diane Adehm (CSV) était la première à entamer cette heure de questions au gouvernement, et pour cause, sa question était urgente. On sentait bien que Xavier Bettel avait d’ailleurs hâte de lui répondre.
La députée CSV voulait tirer au clair l’affaire des clients de la société italienne Hacking Team dont la liste a été récemment divulguée sur internet. « Parmi les clients se trouve, selon toute vraisemblance, l’administration fiscale luxembourgeoise. Notons que la société Hacking Team est associée au programme Da Vinci qui permet en tout temps de surveiller le trafic de données sur internet. Elle est tombée en discrédit en raison de ses relations d’affaires avec des régimes politiques répressifs », rappelle Diane Adehm.
Le Luxemburger Wort n’avait pas manqué de relever la présence de l’administration des Contributions directes dans la liste des clients de Hacking Team et la députée a estimé que sa question était urgente. Mardi, à la Chambre des députés, chacun attendait donc la réponse de Xavier Bettel sur ces informations.
«Quels sont les outils informatiques que l’administration fiscale luxembourgeoise a acquis auprès de la société Hacking Team? À considérer qu’il s’agirait d’un logiciel de surveillance, monsieur le Ministre peut-il expliquer les raisons de cette acquisition? À quelles fins ledit matériel est-il utilisé? Monsieur le Ministre peut-il chiffrer les dépenses effectuées en rapport avec l’acquisition dudit matériel informatique? Via quel poste budgétaire cet investissement a-t-il été effectué? Est-ce que la société Hacking Team a informé le gouvernement luxembourgeois de ce que la liste de ses clients circule sur internet?», étaient les questions posées par la députée.
Un logiciel pour intercepter des communications
Le Premier ministre est à son tour monté à la tribune et s’est dit content de pouvoir réagir sur cette actualité chaude. Et pour cause. Ce n’est pas l’administration des Contributions directes qui, selon lui, a un lien avec la société italienne, mais le SREL (le Service de renseignement de l’État luxembourgeois). Il explique que le SREL a acheté un logiciel en 2012 sous le mandat de Jean-Claude Juncker pour la somme de 300 000 euros, « pour le tester », précise Xavier Bettel. Une somme budgétisée en 2012.
« Il s’agit d’un logiciel pour intercepter des communications et la commission parlementaire chargée de la surveillance du SREL avait été mise au courant. Ce logiciel a été utilisé deux fois », a expliqué le Premier ministre. Pour autant, il ne s’agirait pas du logiciel de surveillance Da Vinci qui sert surtout les intérêts des États répressifs, selon Xavier Bettel. Hacking Team qui, elle-même, a été piratée lundi, n’a pas communiqué à ses clients qu’ils risquaient de se retrouver sur la toile.
Geneviève Montaigu
Avenir de la Zithaklinik
Les rumeurs n’en finissent pas sur l’avenir de la clinique Sainte-Thérèse dans le quartier de la Gare à Luxembourg. La «Zitha», comme elle est communément appelée, fait désormais partie du groupe hôpitaux Robert-Schuman « et elle est le partenaire junior de l’hôpital du Kirchberg », comme le rappelle Josée Lorsché (déi gréng). Or, régulièrement, après chaque conseil d’administration, la Zitha est toujours sur le point de fermer ses portes! Josée Lorsché a entendu parler d’un nouveau partage des services alors que la Chambre a déjà approuvé l’organisation du groupe hospitalier privé et a consenti un investissement de 55 millions pour la modernisation de la Zitha. La ministre de la Santé, Lydia Mutsch, déclare ne pas avoir été avertie d’une nouvelle organisation et souligne que la Zitha « est un élément important de notre paysage hospitalier et que ça ne va pas changer! ».