C’est du moins l’un des buts d’une réforme qui devrait se concrétiser à la fin de l’année. Mais déi Lénk émet des doutes.
Initiée en 2013 par l’ancien ministre Claude Wiseler, la réforme du secteur des taxis avance au ralenti… mais elle avance. Jeudi, la commission du Développement durable s’est réunie pour voter un rapport sur le projet de réforme. Seule déi Lénk s’est abstenue. Le député David Wagner s’en explique : «Ce projet consacre la libéralisation des tarifs. Mais la concurrence n’a jamais fait baisser les prix, elle va juste favoriser les plus grandes entreprises. Quand on libéralise un secteur, au début il y a souvent une baisse des tarifs car les grands groupes peuvent se le permettre, ou alors elles rognent sur le salaire des chauffeurs, mais ensuite il y a une concentration des entreprises et les tarifs peuvent à nouveau augmenter. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas plutôt fixer une limitation des prix», propose le député.
Pour le député déi gréng Henri Kox, la réforme va au contraire dans le bon sens, et pour plusieurs raisons. «Le grand changement, c’est que l’on va passer d’une autorisation communale des taxis à une autorisation étatique.» Si auparavant une quarantaine de communes disposaient de leurs règlements concernant les taxis, désormais tout sera régulé de façon centralisée, et il ne restera que six zones (Centre, Sud, Est, Ouest et deux dans le Nord). «Cela permettra aux taxis d’étendre leurs rayons d’action et d’avoir moins de trajets à vide.»
Prix transparents et choix du taxi
Deuxième changement, la transparence : «Les taxis sont obligés d’afficher leur tarification. Le client aura, de plus, le choix de prendre le taxi qu’il veut, et pas seulement celui qui est en tête de file», explique Henri Kox.
Il y aura aussi plus de contrôles pour combattre les taxis au noir, sans licence, avec des sanctions taxées jusqu’à 500 euros et l’immobilisation du véhicule.
Les taxis zéro émission, électriques donc, seront favorisés avec un régime spécial facilitant l’attribution de leur licence, tandis que les taxis classiques ne pourront pas dépasser le seuil des 150g/CO2/km, et devront se contenter d’un nombre limité (20) de nouvelles licences chaque année. Les prix, eux, devraient donc baisser grâce à la concurrence et aux nouveaux zonages qui permettront aux taxis de prendre plus de courses, prévoit le député.
Après le vote de la loi, attendue prochainement, professionnels et particuliers devraient être sensibilisés durant l’été de ces nouvelles dispositions. À la fin de l’année, tout devrait donc être mis en place pour lancer cette réforme des taxis.
Romain Van Dyck