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Le Planning familial ne baisse pas la garde


En février dernier, le Planning familial a fêté ses 50 ans d'existence. (photo Isabella Finzi)

Le Planning familial continue de défendre bec et ongles les droits des femmes à la contraception, au suivi de grossesse et à l’éducation sexuelle. Des grands dossiers qui n’ont de cesse d’être en chantier perpétuel. L’année 2015 a été charnière pour le Planning avec un changement à sa tête.

Le passage de flambeau s’est effectué en février 2015. Danielle Igniti, membre et présidente de 1992 à 2015, a passé la main à Ainhoa Achutegui qui avait rejoint l’association en 2014. Un symbole pour le Planning qui s’est renouvelé à la veille de son cinquantenaire. C’est donc Ainhoa Achutegui qui était le nouveau visage du Planning lors des festivités du mois de février de cette année. Dans les combats de longue date du Planning, la loi sur l’IVG a été une victoire saluée par l’association, qui reste néanmoins vigilante, car les applications concrètes de la nouvelle loi tardent à être mises en place.

«La loi a aussi engendré des modifications dans les pratiques médicales au Planning. La pratique de l’IVG, totalement réservée aux gynécologues-obstétriciens dans la loi de 2012, est désormais ouverte aux généralistes, quand elle se fait par voie médicale. Ceci apporte en théorie plus de flexibilité à l’organisation. Mais malheureusement, le bénéfice de cette disposition est limité par l’effet entonnoir que crée l’obligation inchangée de s’adresser à un obstétricien pour déterminer l’âge et le siège de la grossesse», estime le rapport du Planning.

Volet prévention, le grand oublié

Pour l’association, le volet prévention est le grand oublié du programme gouvernemental, alors que c’est quand même le meilleur moyen d’éviter les grossesses indésirables. «Malgré notre persévérance, nous n’avons pas encore réussi à obtenir le remboursement de tous les moyens contraceptifs et cela non seulement pour les jeunes femmes, mais aussi pour toutes celles en âge de procréer et surtout en état de nécessité économique. J’aimerais souligner que le programme gouvernemental prévoyait un élargissement ciblé du remboursement des contraceptifs, incluant donc ceux à longue action, mais ce thème semble passé sous silence au niveau du gouvernement», a estimé la présidente du Planning.

Sur le plan de l’affluence au Planning, l’association semble avoir atteint un rythme de croisière. En 2015, les 32 personnes de l’équipe, représentant 16 postes à temps complet, dont 14,25 conventionnés par le ministère de la Santé, ont répondu à 32 412 demandes ou contacts, soit un niveau comparable à 2014 (32 832). Les équipes médicale, psycho-sociale et de conseil ont presté 13 269 consultations pour 3 672 client(e)s. Ceci représente une diminution de 6% tous centres et toutes activités confondus, après une année 2014 qui avait enregistré le nombre de consultations le plus élevé depuis la création du Planning (14 178).

Audrey Somnard