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Le piège du crédit facile


Les cartes liées aux organismes de crédit sont des produits très à la mode. En les utilisant pour payer ses courses ou faire un retrait au distributeur, on risque d'avoir une très mauvaise surprise. (Photo AFP)

Au Luxembourg, il n’est pas rare de se voir proposer un prêt pour l’achat de sa voiture via une société spécialisée dans le crédit à la consommation implantée en Belgique. Une fois le contrat signé, l’acheteur tombe dans un piège. Jean*, un Luxembourgeois, en a fait l’amère expérience.

En avril 2010, Jean se rend dans un garage à Bertrange pour acheter une voiture. «Une Volvo d’occasion pour 18 000 euros», dit-il. Le vendeur lui propose de contracter un crédit sur 60 mois auprès d’une société belge, spécialisée dans les prêts à la consommation. «J’étais d’accord (NDLR : pour le faire) car j’avais déjà un prêt» dans cette société pour l’achat d’un ordinateur il y a quelques années.

Sans le savoir, en signant le prêt, Jean et sa femme tombent dans le piège du crédit «facile». «Ils m’ont dit que ça coûterait 18 000 euros», affirme Jean.

Au final, la facture est très salée. Aux 18 000 euros prévus s’ajoutent une assurance de 2 875,20 euros (que Jean a contractée sans le savoir) et le coût total du crédit, soit 4 116 euros. En tout, Jean devait rembourser 26 500 euros.

Aude Forestier

Quelles solutions ?
Il est possible de déclarer sa situation de surendettement. Dans ce cas, on peut rencontrer un(e) assistant(e) social(e) ou contacter un service de surendettement, la Ligue médico-sociale ou l’ASBL Inter-Actions.
En pratique, une analyse financière de la personne est effectuée. Selon Christian Schumacher, chef du service d’information et de conseil en matière de surendettement à la Ligue médico-sociale, «on regarde les dépenses et les revenus. On voit la gravité de la situation et on propose un moyen d’action».
Si le surendettement n’est pas important, il suffit d’écrire un courrier au créancier afin de remédier à la situation. Si la situation est grave, «on discute avec le créancier et on négocie», précise Christian Schumacher.
Dans un cas plus extrême, la personne surendettée peut demander le rétablissement personnel, c’est-à-dire l’effacement de sa dette. Selon le ministère de la Justice, «la phase dite du rétablissement personnel ne peut être déclenchée que lorsque le débiteur surendetté se trouve dans une situation irrémédiablement compromise qui se caractérise par l’impossibilité de mettre en œuvre».

* Le prénom a été changé pour préserver l’anonymat de la victime.

Retrouvez notre dossier spécial sur le surendettement dans Le Quotidien papier de ce vendredi