Le Parti pirate a livré, vendredi, son analyse du référendum. Il donne des pistes concrètes.
Pour Sven Clement, le président du Parti pirate, la campagne du référendum a été tout simplement ratée : «Comme des patriarches, les partis à la Chambre ont donné leurs consignes de vote, et certains hauts fonctionnaires ont gaffé en dénigrant le camp du non.
Ces cercles aisés, complètement déconnectés de leur base, s’attendaient à ce que les électeurs suivent leurs consignes.» Et le résultat a été loin de ces espérances. «Les électeurs ont des problèmes de logement principalement, le droit de vote des étrangers ne les touchait pas, d’autant que la campagne était tardive et que personne n’y a vraiment mis du sien. Les politiciens n’ont pas vu la volonté populaire.»
Pour les pirates, au-delà des partis politiques, les acteurs collectifs qui ont milité en vue du référendum auraient dû être mieux encadrés : «Il faut mieux définir le cadre, mais aussi les acteurs. Par exemple, cette fois, avec la plateforme Minté pour le camp du oui, ainsi qu’avec le camp du non, aucun contrôle financier n’a été possible, contrairement aux partis politiques. Cela veut dire que ces groupes peuvent obtenir des financements de sociétés privées, de lobbys en tout genre.
Il faudrait que les prochains référendums soit animés par des groupements d’intérêt politique (société civile) pour aller au-delà des clivages politiques et établir une véritable transparence au niveau financier. Pour les médias, les interlocuteurs seraient également identifiés», poursuit Sven Clement. Une façon également pour les électeurs de peut-être répondre plus facilement à la question posée plutôt qu’à celui qui la pose. Pour le président du Parti pirate, le Luxembourg devrait profiter de la présidence européenne pour lancer une discussion sur une citoyenneté européenne, un bon moyen de trouver une alternative au droit de vote des non-nationaux.
En ce qui concerne le droit de vote des jeunes, les pirates proposent de copier ce qui se passe déjà en Allemagne : inviter les jeunes dans les écoles à voter neuf jours avant les élections, avec un résultat qui tombe une semaine avant le vote des adultes. «Cela permet de susciter le débat politique dans les écoles, d’exercer les jeunes au droit de vote sans conséquence, mais aussi de donner à leur aînés leur vision des choses.»
Audrey Somnard