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Le Parti communiste s’attaque à Post


Le président du KPL, Ali Ruckert (à dr.), n'a pas dit son dernier mot. (Photo Isabella Finzi)

La fermeture de 35 bureaux de poste à travers le pays n’est pas du goût du KPL qui a manifesté à Dippach.

Plus d’une vingtaine de membres du KPL, le Parti communiste luxembourgeois, et de riverains de la commune de Dippach ont protesté, vendredi matin, devant le bureau de poste de la route de Luxembourg.

La fermeture annoncée, le 11 avril prochain, de 32 bureaux de poste à travers le Grand-Duché ne rencontre, en effet, pas leur approbation. « Le bureau de poste de Dippach est amené à disparaître, tout comme 34 autres bureaux de poste du pays, sans que la population ait été concertée », s’insurge le président du KPL, Ali Ruckert.

Communistes et riverains s’indignent d’autant plus que le bureau de poste le plus proche, une fois celui de Dippach enterré, se trouve à Bascharage, soit à une petite dizaine de kilomètres. « La direction de Post n’a absolument rien mis en œuvre pour moderniser les bureaux amenés à disparaître. De plus, leurs créneaux d’ouverture ont largement été réduits, à l’image du bureau de Dippach, qui n’est plus ouvert qu’une heure et demie par jour », déplore le chef de file des communistes.

Par ailleurs, le parti d’extrême gauche estime que les bureaux de poste futurs, « dans lesquels seront contractées des vendeuses touchant le salaire social minimum, au lieu de postiers de métier, est un affront fait au salariat sur le dos duquel on essaye de faire du profit ».

Une stratégie «clairement politique»

Et pour le vieux renard qu’est Ali Ruckert, l’appel du KPL a bien été entendu. Les manifestants ont d’ailleurs rapidement un retour positif du syndicat des postiers et facteurs, le «Bréifdréieschgewerkschaft, qui a « félicité et soutenu le KPL », dixit Ali Ruckert.

Du pain bénit pour le président des communistes qui se plaît à rappeler qu’« au contraire des dires du ministre de l’Économie, Étienne Schneider, ledit syndicat ne s’est jamais prononcé en faveur de la fermeture des bureaux de poste ». Car, selon Ali Ruckert, si des changements futurs étaient prévus, la décision du conseil d’administration de Post a précipité les choses.

Côté syndical, on est en effet d’avis que les élections communales de 2017 sont en cause. «Il y a une véritable stratégie politique dans la volonté de fermeture des bureaux de poste », estime, pour sa part, Ali Ruckert. Car ce dernier s’oppose à la libéralisation des services postaux dans l’Union européenne, qui a pourtant été adoptée au Parlement, mais qui ne profiterait qu’aux grandes entreprises et non aux citoyens.

« Nous sommes en faveur du service universel », s’exclame encore le président du KPL. Et ce dernier craint le pire, car « une seconde étape » se préparerait, selon lui, « mais la population n’en a pas été informée ». Ainsi, selon ses dires, plus de 30 bureaux fermeront dans un second temps, dont ceux de Belvaux, Niederkorn et Oberkorn.

Claude Damiani