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Le lycée public s’européanise


«Il ne faut pas (...) s'imaginer que les trois lycées concernés seront plus "cotés" que les autres», souligne Claude Meisch. (Photo : Fabrizio Pizzolante)

De nouvelles classes européennes s’ouvriront, dès la rentrée prochaine, dans trois lycées du pays. L’enseignement européen y fonctionnera parallèlement à l’enseignement secondaire habituel.

Face au succès rencontré par l’école internationale de Differdange et d’Esch-sur-Alzette, pour répondre à un souci de mixité scolaire et afin de s’adapter à la part grandissante d’élèves d’origine étrangère, l’enseignement public luxembourgeois ouvre encore un peu plus ses frontières. Concrètement, ces futures classes européennes seront entièrement calquées sur celles des écoles européennes, que ce soit au niveau des programmes, des critères de promotion ou encore au niveau des grilles horaires. En effet, ces futures nouvelles classes sont liées aux écoles européennes par le biais d’une convention d’agrément et permettront à leurs élèves de décrocher un baccalauréat européen, au terme de leurs études secondaires.

Gratuité de l’offre scolaire

La grande valeur ajoutée de la mise en place de ces classes européennes sera la gratuité des cours. Car les écoles européennes «classiques» sont avant tout destinées aux enfants de fonctionnaires européens, bien que les élèves issus de familles non eurocrates aient toujours pu fréquenter ces écoles, à la condition de s’acquitter de frais d’inscription.

Cette lettre de l'ancienne ministre Erna Hennicot-Schoepges, parue dans le «year book» de 1997 d'un bache lier européen luxembourgeois, sonne comme un écho aux propos de Claude Meisch aujourd'hui. (Photo : c.d. /Photo : c. d. / école européenne de luxembourg)

Cette lettre de l’ancienne ministre Erna Hennicot-Schoepges, parue dans le «year book» de 1997 d’un bachelier européen luxembourgeois, sonne comme un écho aux propos de Claude Meisch aujourd’hui. (Photo : c.d. / école européenne de luxembourg)

Dans ce sens, le cliché voulant que les écoles européennes soient réservées à une catégorie sociale élitiste n’est pas vérifié, puisque, outre leur gratuité, elles seront également ouvertes à tous les élèves. D’ailleurs, le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, s’est voulu catégorique sur ce point : « Il ne faut pas concevoir ces classes européennes comme proposant un enseignement qui serait plus à la pointe que les autres classes ni, par extension, s’imaginer que les trois lycées concernés seront plus cotés que les autres. Néanmoins, cette nouvelle offre s’avérera toutefois meilleure pour certaines catégories d’élèves. » Comprendre que cette offre sera plus adaptée aux exigences de certains élèves (ou de leurs parents, bien entendu).

Agrément bruxellois, mais gestion nationale

D’autre part, si le mimétisme avec les écoles européennes est bien visible pour tout ce qui relève de l’enseignement proprement dit, des différences apparaissent par rapport à l’organisation pratique de ces futures classes européennes. Ainsi, l’administration, le financement et le corps enseignant de ces classes européennes relèveront entièrement du ministère de l’Éducation nationale et non pas de la Commission européenne, comme c’est le cas pour les écoles européennes.

De plus, le ministre Meisch a tenu à souligner que ces classes européennes coexisteront au sein d’un même lycée et que des passerelles permettront aux élèves de changer d’enseignement.

Claude Damiani

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