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Le Luxembourg se rapproche d’une pénurie de médecins


"Cela vaut aussi bien pour les généralistes que pour les spécialistes", reconnaît Étienne Schneider. (illustration Isabella Finzi)

Pour la première fois, la politique évoque une possible pénurie de médecins. Il ne s’agit cependant que d’un défi parmi d’autres pour le nouveau ministre de la Santé.

L’attribution du portefeuille de la Santé au ministre de l’Économie sortant compte parmi les décisions les plus étonnantes dans le cadre de la formation du nouveau gouvernement. Depuis fin décembre, Étienne Schneider a eu l’occasion de faire connaissance avec son nouveau ressort, qui s’ajoute désormais à celui de l’Économie.

D’économies, il n’est cependant pas question dans les secteurs des soins de santé. Et cet investissement sera aussi nécessaire, car si le nouveau ministre reste décidé à élargir et compléter l’offre médicale, il se dit conscient d’un problème majeur. «Tout doucement, on est confronté à un manque de médecins et des autres professions de la santé», avoue Étienne Schneider. «Cela vaut aussi bien pour les généralistes que pour les spécialistes. On est donc obligé de trouver des solutions afin de rendre la profession à nouveau plus attrayante», précise-t-il.

« Motiver plus de jeunes » à faire médecine

Lors de la législature écoulée, Lydia Mutsch avait toujours botté en touche concernant une possible pénurie. Le vent semble avoir tourné, en raison, entre autres, d’un constat précis. «Des jeunes partis étudier à l’étranger reviennent de moins en moins souvent au pays. Il s’agit de l’un des points à aborder pour continuer à assurer une prise en charge médicale sur le plan national», indique Étienne Schneider.

Dans ce contexte, le ministre est décidé à faire avancer la mise en place d’études de médecine à l’université du Luxembourg. «Il nous faut motiver plus de jeunes à entamer des études de médecine. Il est important d’offrir ce type de formation au Luxembourg. Cela évitera de voir des futurs médecins partir à l’étranger sans revenir au pays», avance-t-il.

Les médecins restent en effet la base pour la réalisation du programme fixé par le gouvernement. «Un nouveau plan hospitalier a été voté sous ma prédécesseure. Celui-ci doit désormais être rempli de vie. Il nous faut ainsi initier et accompagner les projets de construction de nouveaux hôpitaux», souligne Étienne Schneider à la sortie de sa réunion avec la commission de la Santé. Le nouveau bâtiment pour l’Institut national de cardiologie et de cardiologie interventionnelle, rattaché au Centre hospitalier de Luxembourg, de nouvelles constructions sur le site de l’hôpital du Kirchberg, la réalisation du Südspidol et l’extension du Rehazenter font partie des grands projets.

David Marques