Le Luxembourg prend les rênes de la Grande Région

Le Grand-Duché assumera dès le 1er janvier la présidence de la Grande Région, dont le Comité économique et social a accueilli un nouveau président, Jean-Claude Reding.

Après la Wallonie et avant la Sarre, c’est au tour du Luxembourg de tenir le flambeau de la présidence du Comité économique et social de la Grande Région (CESGR). Les enjeux en termes de population, d’emploi et de mobilité sont au cœur des préoccupations.

Si la Grande Région est un concept un peu flou dont les institutions sont carrément inconnues du grand public, elle représente néanmoins un poids lourd en matière de chiffres. C’est la première zone au niveau de l’Union européenne en termes de travailleurs transfrontaliers. Avec la population qui augmente au Luxembourg  – tout comme le nombre des travailleurs frontaliers  –, des problèmes de mobilité qui existent déjà vont aller en empirant si rien n’est fait.

Le CESGR se divise en plusieurs groupes de travail, pour développer une stratégie sur ces problématiques qui concernent les résidents de la Grande Région dans leur quotidien. Un accord avait été signé entre les différents organismes pour les chercheurs d’emploi (Adem, Pôle emploi…) afin de favoriser les échanges et faciliter la vie des habitants. Bien sûr, c’est vers plus de coopération que veulent aller les quatre régions et le Luxembourg, mais les obstacles sont multiples.

Philippe Ledent, le président sortant, a présenté la synthèse des travaux menés sous la présidence wallonne. Une des orientations prioritaires touche au développement d’une industrie manufacturière à haute valeur ajoutée au sein de la Grande Région, qui pourrait passer par exemple par le développement de zones de déploiement industriel transfrontalières (ZDIT, comme par exemple Belval) qui pourraient être à la base de la création d’écosystèmes cogérés par les différents territoires au profit de projets nouveaux.

L’enjeu économique des seniors

Philippe Ledent et Jean-Claude Reding souhaitent la mise en œuvre d’un véritable projet qui favoriserait la qualité de vie des seniors en Grande Région, notamment autour de la «Silver Economy». Cette économie liée au vieillissement de la population est un enjeu économique et social à l’heure où nos systèmes de protection sociale vont faire face à une augmentation de la population et un allongement de la durée de la vie. Ils proposent que l’initiative de cluster mise en place entre la Lorraine et la Sarre puisse être étendue à l’ensemble de la Grande Région.

Le Dr Jeanne Marie Ruffing, de l’Observatoire interrégional du marché de l’emploi (OIE), a détaillé le rapport socioéconomique 2015/ 2016 du CESGR. Il ressort quelques enseignements marquants comme l’augmentation, quoique ralentie, des travailleurs frontaliers, la bonne tenue des économies luxembourgeoise et allemande (Sarre et Rhénanie), la chute des emplois industriels en Lorraine depuis cinq ans (-  30  %) et l’importance de la région Grand Est dans l’avenir de la Grande Région, les efforts wallons en matière de recherche et développement (R&D), la diminution et le vieillissement de la population en Sarre. Et, enfin, une situation de quasi plein emploi en Rhénanie-Palatinat et en Communauté germanophone de Belgique.

Jean-Claude Reding a déclaré s’inscrire dans la continuité des travaux menés sous les présidences précédentes. Son souhait est de mettre l’accent sur la formation professionnelle, notamment la formation continue, en lien avec la digitalisation de la société et de l’économie afin de veiller à l’employabilité et à l’épanouissement des salariés au sein de la Grande Région.

Audrey Somnard