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À la COP26, le Luxembourg dit non à une finance durable incluant le nucléaire


Plusieurs pays, dont la France, poussent pour intégrer le nucléaire dans la stratégie de décarbonation européenne. Le Luxembourg, par la voix de Carole Dieschbourg, s'y oppose. (Photo : archives LQ/Julien Garroy)

La ministre de l’Environnement Carole Dieschbourg a présenté, jeudi, à Glasgow, une déclaration pour une taxonomie sans nucléaire avec des ministres d’Allemagne, d’Autriche, du Portugal et du Danemark.

À l’heure où les efforts de réduction des gaz à effet de serre semblent redorer le blason du nucléaire avec des projets de relance en France et au Royaume-Uni, la ministre Carole Dieschbourg a publié un communiqué qui montre à quel point le Luxembourg et plusieurs pays européens sont à rebours de ce retour en vogue d’une énergie hier vilipendée et aujourd’hui parée de vertus écologiques.

Lors d’une conférence de presse, ce jeudi, la ministre de l’Environnement, du Climat et du développement durable, a tenu à affirmer que «l’énergie nucléaire ne peut être étiquetée et commercialisée comme une technologie durable». Carole Dieschbourg a aussi souligné que «l’inclusion de l’énergie nucléaire dans la taxonomie de la finance durable de l’UE nuirait à sa crédibilité et à son utilité».

Les pays qui l’accompagnent dans ce refus ont soutenu son propos en fustigeant l’énergie nucléaire, une technologie «à haut risque, non durable et trop chère». Autant d’éléments qui disqualifieraient sa prétention à être un élément de la lutte contre le changement climatique. Selon la ministre luxembourgeoise, seules «les énergies renouvelables sont les éléments constitutifs d’un avenir durable, moins cher et plus sûr» si l’on veut «maintenir l’objectif d’un réchauffement limité à 1,5 °C».

La ministre n’hésite pas à l’affirmer : « Une inclusion de l’énergie nucléaire dans la liste des activités durables de la taxonomie de l’UE représenterait une fraude à l’étiquetage. » Pour le Luxembourg, «la transparence, l’intégrité du marché et la confiance des citoyens dans le processus de financement vert sont cruciales pour une transition énergétique durable».

Rappelons ce qu’est le projet de taxonomie européenne. Il s’agit d’un outil de classification qui fournit à tous les acteurs financiers une compréhension commune de ce qui doit être considéré comme une activité verte ou durable.  Elle doit aider les investisseurs, entreprises, émetteurs et promoteurs de projets à orienter leurs investissements dans des activités économiques respectueuses de l’environnement.

Des ministres provenant de 10 États membres, dont la France, avaient publié mi-octobre une tribune défendant l’atome. Réunis à l’occasion d’un Conseil européen les 21 et 22 octobre, les chefs d’État et de gouvernement ont appelé la Commission européenne à trancher.

LQ