Les socialistes veulent rendre leur action bien visible et montrer que leur présence au gouvernement est utile pour lutter contre la tentation populiste. Et ils assument fièrement leurs faits d’armes.
La photo grand format de Jean Asselborn assis parmi les réfugiés récemment accueillis par le Luxembourg occupe tout le fond de scène au casino syndical de Bonnevoie. C’est cette image, postée par le ministre des Affaires étrangères sur les réseaux sociaux, qui avait été détournée par Sylvie Mischel de l’ADR. Elle ne croyait pas si bien dire en prétendant que les socialistes allaient en faire le visuel de leur prochaine campagne. Sans plus tarder, ils en ont même fait leur étendard.
Le président Franz Fayot en est fier. La photo cadre parfaitement avec les valeurs que les socialistes continuent de défendre. Le combat contre les inégalités en fait partie et elles s’amplifient dans une économie dérégulée. «On connaît les effets de ce terrible cocktail fait d’inégalités, de pauvreté, de haine et de nationalisme, on s’en est souvenu il y a deux jours à l’occasion de la journée dédiée aux victimes de l’Holocauste.»
Une petite piqûre de rappel en guise d’introduction qui donne le ton du discours de Franz Fayot. Arrivé à la tête du LSAP il y a un an à peine, il quitte son poste qu’il troque contre deux ministères, celui de l’Économie occupé pour quelques jours encore par Étienne Schneider, et celui de la Coopération qu’il reprend des mains de Paulette Lenert. C’est désormais au gouvernement qu’il compte œuvrer pour veiller à ce que la politique sociale et environnementale soit bien visible.
Comme il se doit en pareille occasion, le président passe en revue les faits d’armes des camarades ministres et il commence par l’augmentation du salaire social minimum pour poursuivre avec les deux jours de congés supplémentaires, la gratuité des transports publics et les compensations sociales dans la loi sur le climat. La présence des socialistes au gouvernement a du sens, résume Franz Fayot.
Closener, candidate à la présidence, applaudie
Mais les chantiers sont encore énormes. La crise du logement, la difficile mobilité, les inégalités fiscales sont autant de thèmes sur lesquels planchent les socialistes. Tous les socialistes, selon le vœu de Franz Fayot qui peut se réjouir de la présence renforcée de la section des jeunes mercredi soir à Bonnevoie et de leur «nouvelle dynamique». Les femmes n’étaient pas en reste non plus et «c’est de tout cet ensemble, mandataires et militants, que le parti a besoin pour être fort», déclare Franz Fayot.
La relève ne s’opère pas seulement au niveau du gouvernement. Franz Fayot sera vraisemblablement remplacé par Francine Closener qui revient parmi les siens après une année sabbatique passée loin des affaires du LSAP. Quand son nom est cité dans le discours, la salle applaudit. Pour l’heure, elle est toujours la seule candidate à la succession du président. Cela suffit à se faire pardonner une longue absence qui faisait suite aux dernières élections législatives.
Mercredi, Francine Closener avait retrouvé le sourire et la pose pour les séquences selfies. Il manquait Étienne Schneider, qui se prête toujours facilement à l’exercice. Le ministre de l’Économie, en déplacement à Dubaï, a raté la soirée avec ses camarades, mais il a déjà la tête ailleurs. Il laisse sans regrets la voie libre à Franz Fayot qui, il y a tout juste deux ans, cosignait une tribune qui réclamait une refonte du parti et son recadrage à gauche.
Le président n’a pas beaucoup parlé des étoiles, mais a vanté tout le mérite d’Étienne Schneider dans la mise en route de la troisième révolution industrielle. Franz Fayot, dans ce domaine, est prêt à assumer son rôle et gardera la feuille de route bien en tête.
Geneviève Montaigu