Le LSAP en mission reconquête

Réuni mercredi soir pour une réception de la nouvelle année, le LSAP prévoit une année 2016 chargée au cours de laquelle il s’attachera à regagner la confiance des électeurs, après les récents sondages le donnant en perte de vitesse.

Après avoir tiré un bilan positif de sa première partie de législature au sein de la coalition au pouvoir, le Parti socialiste entend parfaire sa communication et mener à bien ses réformes internes.

Le congrès ordinaire du Parti socialiste (LSAP) approche à grands pas et ses cadres balisent déjà le terrain en vue de cette échéance. Elle se tiendra le 20 mars et sera l’occasion d’un large débat destiné à définir les futures lignes directrices du parti. Car le LSAP entend faire peau neuve en réformant ses statuts. « Une commission chargée de cette mission discutera incessamment sous peu de cette réforme interne au niveau de nos différents organes », a indiqué mercredi soir le secrétaire général du parti, Yves Cruchten.

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Le LSAP aspire ainsi à optimiser sa communication interne, avec pour objectif de reconquérir des électeurs aux quatre coins du pays. « Nous souhaitons intensifier le dialogue avec les citoyens et allons, pour ce faire, parcourir les quatre circonscriptions », a ajouté Yves Cruchten.

Soit une tournée qui a tout d’une opération de séduction visant à inverser la tendance dessinée par les récents sondages. Les intentions de vote actuelles ne sont en effet pas favorables et les différents cadres du parti le reconnaissent volontiers. À l’image du vice-Premier ministre, Étienne Schneider, qui met cette perte de vitesse sur le compte de l’échec du référendum du 7 juin dernier et d’« une communication pas toujours parfaite ». Faute avouée est à moitié pardonnée, dit le proverbe…

Schneider défend bec et ongles le bilan de la coalition

Mais pour l’autre moitié, le n°2 du gouvernement défend son bilan de (presque) mi-législature. La présidence du Conseil de l’UE? « Un parcours sans faute reconnu à l’international! » La COP21? « Un très grand succès! » L’afflux massif de réfugiés? « Une gestion extrêmement bien assurée et d’énormes efforts consentis par rapport à ce qui a été fait dans beaucoup d’autres pays! » Bref, le vice-Premier ministre a défendu bec et ongles le bilan intermédiaire de la coalition au pouvoir qui a vu la croissance économique être redressée.

Et ce bilan porte, entre autres, la signature des socialistes, comme a tenu à le souligner, de son côté, le président du parti, Claude Haagen. Toutes les nouveautés du gouvernement Bettel ont en effet été citées comme étant également teintées du rouge des socialistes : congé parental réformé, subvention loyer, adaptation des pensions, réforme des bourses pour étudiants, nouveaux instruments contre le chômage, investissements record dans le cadre du budget 2016, etc.

Luc Frieden, le «nouveau revenant»

« Le programme gouvernemental vaut également pour le LSAP! », s’est exclamé le député-maire de Diekirch, Claude Haagen, qui a également appelé à ce que la réforme fiscale soit favorable aux petits et moyens revenus.

Mais les mauvais sondages ont vraisemblablement marqué les esprits et le président du LSAP a déjà le regard tourné vers les législatives de 2018 et vers le principal parti d’opposition, le CSV, qui, lui, brille dans les intentions de vote. « Le CSV répartit déjà ses postes en interne et Luc Frieden se voit déjà comme le « new old coming man » (le nouveau revenant) », a ironisé Claude Haagen, pour qui « le LSAP respectera le résultat des élections et en tirera les conclusions », une fois le moment venu.

Mais chaque chose en son temps et, en attendant, « le LSAP, le DP et déi gréng travailleront ensemble en faveur d’un Luxembourg fort, solidaire et misant sur la cohésion sociale ». Un projet et des paroles qui auront certainement plu au ministre des Affaires étrangères socialiste, Jean Asselborn, absent à la réception de mercredi soir, car se trouvant actuellement en pleine ascension des paysages volcaniques de l’île de Grande Canarie à vélo, après une présidence de l’UE éreintante pour lui.

Ceci dit, l’air de l’Atlantique n’aura pas fait oublier au chef de la diplomatie grand-ducale de saluer ses confrères socialistes par un doux SMS adressé à Étienne Schneider.

Claude Damiani