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Le LSAP en mal de reconnaissance


Les socialistes réunis mercredi soir aux Rotondes de Bonnevoie ont affiché leur optimisme. (photo Hervé Montaigu)

Les socialistes se lancent dans les élections «pour gagner», selon son président Claude Haagen. En attendant, les sondages ne sont pas brillants pour le LSAP. Ingratitude?

Ce que souhaitent les socialistes, c’est obtenir un aussi bon résultat que les dernières élections communales pour le rendez-vous d’octobre prochain. Et surtout, ils aimeraient que les électeurs soient un peu plus reconnaissants. Car, pour Étienne Schneider, ce gouvernement a vraiment redressé et modernisé ce pays.

Pour mieux démontrer que le pays s’était bel et bien modernisé depuis l’arrivée au pouvoir de la coalition tricolore, les socialistes ont changé de rive. Le traditionnel pot du président pour la nouvelle année ne s’est pas déroulé au Casino syndical, siège des forces de gauche, mais juste en face, aux Rotondes. « On voulait donner une autre image! », fait remarquer le président du LSAP, Claude Haagen.

Pour les socialistes qui ne brillent pas dans les sondages, la tâche première consistera à faire entendre aux citoyens les bienfaits de la politique gouvernementale. Le vice-premier ministre, Étienne Schneider, martèle devant le parterre de «camarades», quelles mesures sociales engagées n’ont été que bénéfiques pour la population.

Il cite dans la foulée toutes les réformes entreprises qui ont contribué à « moderniser le pays », selon lui et surtout celles qui vont permettre dès cette année aux citoyens d’améliorer leur pouvoir d’achat. « Tout cela ne se voit pas dans les sondages », doit pourtant reconnaître le vice-Premier ministre qui désespère face à ce qu’il considère comme de l’ingratitude sans jamais le dire aussi clairement. Mais c’est bien ce qu’il pense.

« Les mesures n’ont pas toujours été très populaires, mais nous avons atteint nos objectifs », souligne Étienne Schneider. Il cite pêle-mêle la réforme fiscale « dirigée vers les plus modestes », la baisse du chômage, l’assainissement des finances publiques, la croissance qui sourit à nouveau, la réforme du congé parental, la séparation de l’église et de l’État, bref autant de constats qui devraient réjouir les sondés. « Peut-être faut-il attendre que les gens trouvent vraiment cet argent au fond de leur porte-monnaie pour qu’ils s’aperçoivent du bien-fondé de notre politique », estime encore Étienne Schneider. Peut-être.

En dépit du marathon électoral qui va s’élancer dès le mois d’octobre prochain avec les communales, suivies un an plus tard des législatives, le travail du gouvernement ne sera pas mis en veilleuse. « En 2017, nous allons voir où des mesures sociales sont encore nécessaires », assure Étienne Schneider.

Et si tout cela ne suffit pas à redorer le blason des socialistes, le vice-Premier ministre devra se résigner : « Ce sera alors le retour de Claude Wiseler, de Marc Spautz, d’Octavie Modert et de Laurent Mosar, mais je n’ose pas l’imaginer », poursuit-il en faisant sourire l’assistance.

Cap sur les communales

Les socialistes, en ce début d’année 2017, ont les yeux rivés sur les élections communales. Le secrétaire général, Yves Cruchten, rappelle au passage que le ministre socialiste de l’Intérieur, Dan Kersch, a su mener une réforme des finances communales qui permet au final d’accorder quelque 90 millions d’euros supplémentaires aux communes. Reste que cela ne va pas faire toute la campagne du LSAP. Mais le secrétaire général émet le souhait de voir le parti réaliser au moins le même résultat que les dernières élections communales qui était le meilleur jamais enregistré par les socialistes.

« Partout où des socialistes sont présents dans la majorité communale, les gens sentent qu’ils sont bien pris en charge », affirme Yves Cruchten. Enfin, le secrétaire général a lancé un appel aux femmes et aux résidents étrangers qui sont les bienvenus sur les listes électorales socialistes. « Le secrétariat général est disposé à apporter son soutien aux sections locales dans l’élaboration de leur programme », insiste encore Yves Cruchten.

Et comme dernier souhait, relevons encore celui du secrétaire général qui appelle à une campagne «respectueuse». Rien n’est moins sûr.

Geneviève Montaigu