À cause du nouveau plan d’urgence lié à la centrale, le chantier du Laboratoire national de santé devra revoir ses plans.
Afin de quitter ses étroits locaux de Luxembourg-Verlorenkost, le Laboratoire national de santé (LNS) a inauguré un nouveau bâtiment en 2013. Installé à Dudelange, le long de la collectrice du Sud, il s’étend actuellement sur 22 200 m2 et doit regrouper à terme les neuf services du LNS.
Un déménagement indispensable (et coûteux : 105 millions d’euros), expliquait-on à l’époque, car faute de place, certaines divisions du Laboratoire sont implantées, encore aujourd’hui, dans des conteneurs à proximité du LNS.
La première phase du projet s’est achevée en 2013. La seconde, en cours, doit aboutir en 2017 (pour un budget de près de 50 millions) et prévoit la construction d’un second bâtiment, afin d’accueillir la médecine vétérinaire, la pathologie moléculaire, la médecine légale et la radioprotection.
Mais un gros grain de sable est venu enrayer la machine : «Le nouveau plan d’intervention d’urgence de la centrale nucléaire de Cattenom», nous explique la députée Diane Adehm, par ailleurs présidente de la commission du Contrôle de l’exécution budgétaire. «Ce nouveau plan d’urgence prévoit qu’on ne doit pas installer de services importants dans un rayon de 15 km autour de Cattenom, pour des raisons de sécurité.»
Toujours prévu pour 2017
Or, justement, l’un des services prévus dans la phase 2, celui de la radioprotection, est on ne peut plus sensible en la matière, «car justement c’est ce service qui mesure la radioactivité», rappelle la députée.
Une solution envisagée est donc de trouver un remplaçant au service de radioprotection. Et «ce sera l’Integrated Biobank of Luxembourg, l’IBBL, qui se trouve justement dans l’un de ces conteneurs provisoires et trop exigus», explique-t-elle. Le service de radioprotection, lui, restera provisoirement à la Villa Louvigny, à Luxembourg, sachant que le ministère de la Santé cherche actuellement à lui trouver asile dans d’autres localités.
Cependant, ce changement de programme pourrait poser des difficultés législatives. L’intitulé de la loi de financement du LNS, en 2009, incluait en effet la présence du service de radioprotection. Donc, il faudra éventuellement revoir cette loi, envisage la députée, dont la commission a demandé un avis juridique sur le sujet.
Par contre, rassure-t-elle, le chantier de la seconde phase, lui, va bien se poursuivre. Sauf mauvaise surprise donc, l’inauguration aura bien lieu en 2017. À suivre…
R. V. D.