La toute jeune année 2022 sera la dernière avant la double échéance électorale de 2023. La crise sanitaire ne va pas constituer le seul virage majeur à négocier par la coalition tricolore.
Les grands défis de notre époque ne peuvent pas être considérés séparément. La lutte contre le changement climatique, la numérisation, le logement et la politique sociale sont inévitablement liés.» Ces mots, Xavier Bettel les a prononcés le 12 octobre dernier à l’occasion de sa déclaration sur l’état de la Nation.
Le constat n’a pas changé, mais en ce début d’année 2022 se pose la question suivante : dans quelle mesure la pandémie de coronavirus va-t-elle encore freiner les plans du gouvernement visant à remédier à ces autres urgences qui guettent le Luxembourg ?
Les premières semaines de janvier vont déjà avoir un caractère décisif. Dans la foulée du remaniement du gouvernement, qui sera officialisé mercredi 5 janvier, le Premier ministre compte poser les jalons pour introduire une obligation vaccinale.
Si un débat crucial s’annonce dans les jours à venir à la Chambre des députés, il ne faut pas perdre de vue que ce coup de pression supplémentaire exercé sur les non-vaccinés ne pourra produire ses effets qu’au bout de plusieurs mois.
Interrogé par nos confrères de RTL, le chef du gouvernement a évoqué la possibilité de mettre en place une obligation vaccinale échelonnée selon les catégories d’âge. Comme pour la campagne vaccinale initiale, les plus âgés et donc les plus vulnérables seront invités à se faire immuniser en priorité. Une décision doit intervenir à la mi-janvier.
Spéculation : une taxe très attendue
Au-delà de la gestion de la pandémie, le gouvernement Bettel II aura d’autres virages décisifs à négocier en cette dernière année avant la double échéance électorale (communales et législatives) en 2023. Le logement, principal facteur qui vient creuser les inégalités sociales, se trouve tout en haut de l’agenda.
«Nous lutterons contre la spéculation avec les terrains non bâtis et les logements vides. L’espace de vie ne doit pas être un objet spéculatif», avait clamé le Premier ministre le 12 octobre dernier. Dans ce contexte, il a pris l’engagement ferme de présenter «au cours des douze prochains mois», donc au plus tard en octobre 2022, la réforme de l’impôt foncier avec à la clé une taxation spécifique pour lutter contre la spéculation de terrains constructibles et de logements vides.
La future ministre libérale des Finances, Yuriko Backes, aura un rôle prépondérant à jouer dans ce dossier impliquant aussi des ministres des deux autres partenaires de coalition : Taina Bofferding, la ministre socialiste de l’Intérieur, et Henri Kox, le ministre déi gréng en charge du Logement.
Les futurs ministres du Travail et de la Sécurité sociale, Georges Engel et Claude Haagen, vont eux devenir des acteurs centraux dans la lutte contre les inégalités sociales. Leur parti, le LSAP, pousse le gouvernement à procéder encore avant la fin de la législature en cours pour rendre, de manière ponctuelle, le système fiscal plus équitable. Le Premier ministre se montre plutôt réservé sur la question.
En ce qui concerne le changement climatique, le gouvernement compte non seulement concrétiser le programme d’action déjà ancré; mais aussi travailler, avec le concours des citoyens, sur des mesures supplémentaires.
Toujours sur RTL, le Premier ministre annonce que le Bureau du citoyen doit se concrétiser dans les prochains jours. «Ce Conseil des citoyens sera composé d’une centaine de membres qui représentent la réalité démographique luxembourgeoise et ainsi la population», avait expliqué Xavier Bettel à la mi-octobre.
David Marques
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Si le nouveau gouvernement pouvait, pour une fois, s’abstenir de toute décision pendant un an. Le pays s’en poterait infiniment mieux.
Qu’ils roupillent pendant un an! De grâce!