Nombre d’associations civiles et de partis d’opposition appellent à rejoindre la grande manifestation nationale de ce samedi 28 juin. L’objectif est, pour l’OGBL et le LCGB, de «construire des alliances durables».
Contrairement à 2009, où plus de 30 000 personnes s’étaient mobilisées contre le paquet d’austérité du gouvernement, l’unité syndicale ne sera pas au rendez-vous pour la grande manifestation nationale de demain.
La CGFP, le syndicat de la fonction publique, a décidé de protester seul, avec la FGFC (fonction communale) et le Syprolux (cheminots), contre la réforme envisagée des pensions et pour réclamer le retour à un vrai dialogue social.
La CGFP se dit toutefois «solidaire» avec les deux grands syndicats du secteur privé. «On ne va pas empêcher nos membres de se joindre à la manifestation nationale», précise le président Romain Wolff.
La décision a cependant été prise de ne pas défiler aux côtés de l’OGBL et du LCGB, qui vont battre le pavé à propos de thématiques qui ne font pas partie du «core business» de la CGFP (conventions collectives, droit du travail, etc.).
Le front syndical pourra, par contre, compter sur le soutien de l’ALEBA, l’ancien syndicat de la Place financière, qui s’est ouvert entretemps à d’autres secteurs. Dans un communiqué est évoquée une «mobilisation indispensable face au mépris persistant affiché par le gouvernement à l’égard des syndicats (…)».
«Parce que la dignité et les droits des travailleurs ne peuvent être sacrifiés au profit d’intérêts purement économiques, l’ALEBA marchera résolument aux côtés de ses confrères syndicaux (…) avec détermination et responsabilité», souligne le président Roberto Mendolia.
Un front politique est aussi en train de se former, composé de plusieurs partis d’opposition. Dans un appel à «la mobilisation et à la solidarité», le LSAP dénonce un «recul social organisé», un «passage en force sans dialogue social» et «un affaiblissement des droits collectifs».
Déi Gréng ont publié une vidéo sur les réseaux sociaux où ils s’opposent à une «politique qui se fait au détriment de la qualité de vie et surtout des jeunes». «C’est probablement la plus importante manifestation pour ton avenir», lance notamment la députée Djuna Bernard.
Déi Lénk estime que «nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins». Selon les dirigeants et élus du parti, la manifestation nationale «peut être un tournant» : «Si nous ne sommes pas suffisamment (nombreux), elle peut marquer une première victoire pour Frieden, qui ne manquera pas de poursuivre sa politique antisociale et autoritaire. Cependant, si nous sommes suffisamment (nombreux) à nous mobiliser et à faire entendre notre voix collective (…), nous pourrons faire reculer ce gouvernement et poser les premiers jalons d’un avenir plus juste, plus solidaire et plus démocratique».
Le KPL soutient également le front syndical et ses revendications pour contrer la politique du gouvernement.
«Une réponse unie et transversale s’impose»
À leur tour, de nombreux acteurs de la société civile appellent à la mobilisation, sous le mot d’ordre «Proposer, manifester, gagner – nos alternatives».
L’ASTI souligne l’importance de «la justice sociale, la solidarité et le vivre ensemble (…) pour construire une société plus équitable». L’Initiative pour un devoir de vigilance réclame une «réponse urgente et nécessaire à la dérive dérégulatrice».
Action Solidarité Tiers-Monde (ASTM) voit la mobilisation comme «une opportunité de créer une dynamique politique contre les politiques néolibérales et injustes qui alimentent de multiples crises : climat, écologie, inégalités profondes et instabilité croissante».
L’Union luxembourgeoise des associations du secteur culturel (ULASC) souhaite «non seulement rendre visible le secteur culturel et se prononcer publiquement sur une meilleure reconnaissance de ses métiers», mais dit aussi se rallier à «l’effort de celles et ceux qui visent à défendre nos acquis sociaux, revendiquent un modèle social juste, une société ouverte et démocratique, dans le cadre d’un dialogue sain avec le gouvernement».
Dès le 5 juin, OGBL et LCGB avaient réuni ces organisations de la société civile afin de tisser des «alliances durables».
«Face à une offensive néolibérale qui attaque les droits sociaux, les libertés fondamentales et les conditions de vie des travailleurs, une réponse unie, déterminée et transversale s’impose», soulignait le front syndical.