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Le DP se projette déjà vers 2023


Corinne Cahen s’est adressée depuis Hesperange aux membres du DP, installés derrière leur écran. Seuls le secrétaire général, Claude Lamberty, et le Premier ministre, Xavier Bettel, ont entouré la présidente en présentiel. 

Un congrès digital, organisé lundi soir, a permis au camp libéral d’évoquer les premiers contours du prochain programme électoral. Une priorité : la lutte contre la spéculation foncière.

Sur la défensive en raison de l’affaire Semedo et des graves accusations portées contre la ministre Corinne Cahen, le DP a choisi de passer à l’attaque. Hier soir, un congrès digital a permis de poser les premiers accents en vue de la double échéance électorale de 2023. «Nous souhaitons dessiner l’avenir du pays ensemble, avec vous tous», lance Corinne Cahen, cette fois dans son rôle de présidente du parti.

Le début du congrès a été placé sous le signe de la mémoire de Carlo Wagner et Paul Helminger, deux figures marquantes du DP décédées ces derniers mois. «Nous avons une pensée pour tous ceux qui ont perdu un proche», souligne Corinne Cahen. «Certains ont eu la chance de dire au revoir à leur proche, d’autres n’ont pas eu cette possibilité en raison des mesures sanitaires», note sobrement la ministre de la Famille. Lourdement attaquée sur sa gestion de la pandémie dans les structures pour personnes âgées, Corinne Cahen a pu bénéficier, hier, du soutien du Premier ministre, Xavier Bettel : «J’ai rarement assisté à des attaques si déplacées en politique. Le populisme a pris le dessus dans un des plus sensibles dossiers qui soient.»

Le credo de la soirée était que le DP «a pris ses responsabilités» depuis le début de la crise sanitaire. Chaque intervenant est venu défendre les décisions prises sous l’égide du «capitaine» Xavier Bettel. En même temps, le parti du Premier ministre a saisi l’occasion pour se positionner une première fois afin de rester au pouvoir après le scrutin de 2023. «Des énormes défis nous attendent», souligne Corinne Cahen. L’objectif prioritaire reste d’assurer la meilleure qualité de vie possible aux gens.

«Nous n’allons pas tolérer le statu quo»

Des points de friction avec les partenaires de coalition se profilent déjà à l’horizon. Carole Hartmann, députée et présidente de la circonscription Est du DP, est ainsi venue plaider pour le renforcement de la décentralisation des structures médicales. Par contre, le camp libéral semble prêt à placer davantage les entreprises face à leurs responsabilités. Dans le contexte d’une diversification renforcée de l’économie, Corinne Cahen avance qu’«uniquement des entreprises fortes peuvent payer les impôts nécessaires pour continuer à faire vivre la solidarité en grand».

Le DP s’est aussi engagé à s’attaquer plus fortement aux spéculateurs fonciers. «Contrairement à d’autres partis, qui se contentent de tenir de beaux discours, nous voulons continuer à proposer des solutions concrètes et les transposer au plus vite», insiste Corinne Cahen. Après la fin des avantages fiscaux en investissant dans des fonds spécialisés (FIS immobilier), les libéraux comptent soutenir une réforme de l’impôt foncier qui doit mettre fin à la spéculation abusive. «Nous n’allons pas tolérer le statu quo», martèle la présidente.

La JDL, l’aile des jeunes du parti, plaide pour ramener le droit de vote de 18 à 16 ans, mais uniquement sur le plan communal, et pour l’introduction d’ici 2028 du vote électronique, la fin des investissements du fonds des pensions dans les énergies fossiles ou encore la mise à disposition gratuite de tampons et serviettes hygiéniques sur les places et dans les bâtiments publics.

Les travaux concrets sur le prochain programme électoral doivent débuter après les vacances d’été, sous forme de groupes de travail «ouverts à tous les membres».

David Marques

Télétravail : le DP veut
s’attaquer au cadre légal

Le DP s’est positionné une nouvelle fois, hier, pour l’instauration d’un droit au télétravail. À quelques jours du 1er mai des syndicats, la présidente du DP, Corinne Cahen, a annoncé que son parti souhaite s’attaquer dans les meilleurs délais au droit du travail afin d’offrir une «plus grande flexibilité» aux salariés et aux patrons. «Le télétravail va jouer un rôle beaucoup plus essentiel. Il est temps d’organiser dès maintenant les nouveaux modèles de travail afin de garantir une organisation flexible et prévisible, à la fois pour les salariés et les entreprises», insiste la ministre de la Famille. De «nouvelles règles» doivent «éviter des abus», tout en offrant la sécurité nécessaire aux entreprises. Aucun détail n’a cependant été énoncé, hier, sur comment trouver des solutions fiscales avec les pays voisins et permettre ainsi aux travailleurs frontaliers de pouvoir bénéficier du travail à domicile (1 jour par semaine ou plus) sans subir des pertes financières.