Les parlementaires CSV ne s’attendent pas à une session pleine de nouveautés. Il faut évacuer les gros dossiers dans les tuyaux et avoir des débats sur l’avenir du pays.
Les cafouillages de la dernière rentrée scolaire dans le fondamental les ont sidérés, disent-ils. Les députés CSV en ont profité pour pointer du doigt une majorité gouvernementale faisant preuve, selon eux, d’amateurisme.
Qu’attendre de cette dernière session? Strictement rien!» Voilà qui a le mérite d’être très clair dès le départ. Claude Wiseler, le chef de la fraction CSV, le principal parti de l’opposition, ne s’attend plus depuis des mois à voir sortir des gros dossiers à un an des prochaines élections législatives.
Pourtant, il y a des dossiers en cours qui entraîneront encore des discussions à la Chambre en dehors du budget qui sera présenté la semaine prochaine. Décidément, aucune action de ce gouvernement ne trouve grâce aux yeux du leader de l’opposition qui critique, en des termes à peine voilés, l’amateurisme de certains ministres. Il s’en prendra particulièrement à Claude Meisch, ministre de l’Éducation nationale qui n’a pas su organiser correctement la dernière rentrée scolaire, mentionnant les problèmes d’effectifs qui se sont posés dans certaines écoles fondamentales, notamment dans le nord du pays. «La fraction tout entière a été choquée par cette désorganisation», témoigne Claude Wiseler.
Il estime que les problèmes étaient bien connus très tôt et que le ministre a attendu la rentrée pour prendre des mesures. Le débauchage de quelque 150 éducateurs a sidéré tous les députés chrétiens-sociaux. Pire encore, selon Claude Wiseler : «Le ministre n’a rien fait et ensuite, il s’en est pris à son administration! Je rappellerais juste que la première chose qu’il ait faite en arrivant au ministère de l’Éducation nationale c’est de le réorganiser!»
Le logement sans tabou
Pour avoir le fin mot de cette affaire, la fraction demande à pouvoir consulter le rapport de planification qui est établi chaque année et qui permet d’organiser le domaine scolaire. «Ce n’est pas une obligation de le montrer aux députés, mais nous allons demander à consulter le rapport de cette année», précise-t-il. En dépit de la centaine d’enseignants qui constitue le pool de remplacement, des difficultés sont apparues dans certaines régions.
«C’est symptomatique de ce gouvernement», estime le chef de l’opposition pour qui l’actuelle coalition fait du grand n’importe quoi. Une majorité qui vote des lois sans se soucier des règlements d’application ou des concepts. «Nous avons un enseignement bilingue dans les crèches depuis le début du mois, mais pas de concept quant à la récente loi qui interdit la dissimulation du visage, elle est incohérente», exprime-t-il.
Le gros débat sur la croissance de demain est très attendu par le CSV, qui fera suite aux conclusions des groupes de travail concernant la mise en pratique de la stratégie Rifkin et sa troisième révolution industrielle. «Ce sera une discussion fondamentale et il y a déjà des divergences entre les partis pour l’application de cette transition», prévient Claude Wiseler.
Les chrétiens-sociaux jugent irréalisables certains objectifs tels que le tout-électrique pour les voitures à l’horizon 2025 ou le triplement des transports en commun. Claude Wiseler juge plus raisonnable l’échéance de 2040, fixée par le ministre français de l’Environnement, Nicolas Hulot.
La réforme de la police et la loi hospitalière promettent également de longues discussions à la Chambre pour cette dernière session, tout comme l’aménagement du territoire. Surtout l’aménagement du territoire, «qui est capital pour l’avenir de notre pays et après quatre ans, nous n’avons toujours pas de loi ni de plans sectoriels», regrette amèrement le chef de la fraction CSV.
Mais c’est surtout au chapitre du logement que Claude Wiseler a de grandes attentes. «Avant les vacances, Alex Bodry a indiqué vouloir une discussion hors considération politique, au-delà des partis. Nous avons accepté», déclare-t-il. Le chef de l’opposition prévient que si cette discussion doit avoir lieu en commission parlementaire avec le ministre Marc Hansen, le CSV n’acceptera pas que le sujet devienne «un argument de campagne», comme le souligne Claude Wiseler.
Finalement, il se passera encore bien des choses lors de cette session.
Geneviève Montaigu