Le camp syndical était reçu mardi matin par le gouvernement en prévision de la déclaration sur l’état de la Nation, fixée au 13 octobre. OGBL, LCGB et CGFP ne s’attendent pas à une mauvaise surprise, mais…
Le Premier ministre est en tournée. Le 9 septembre, Xavier Bettel a été reçu en audience par le Grand-Duc Henri pour échanger sur les contours de la rentrée politique et sociale. Dans la foulée, le chef du gouvernement est descendu sur le terrain. Énergies renouvelables, rentrée des classes, Place financière, Union européenne, armée : les rendez-vous s’enchaînent.
Mardi, le camp syndical et le patronat ont défilé devant le Premier ministre, le tout en prévision de la déclaration sur l’état de la Nation, prévue le 13 octobre. Le projet de budget de l’État pour 2022 sera dévoilé au lendemain du grand oral de Xavier Bettel.
À quoi faut-il s’attendre en sachant que la crise sanitaire a plombé les finances publiques ? Le déficit pronostiqué pour 2020 a finalement pu être ramené de quelque 5 milliards d’euros à 2,36 milliards d’euros. «La situation est moins dramatique qu’on a pu le craindre. A priori, il n’y aura pas de mesures négatives qui seront annoncées», estime Romain Wolff, le président de la CGFP. La présidente de l’OGBL, Nora Back, affirme, de son côté, que la «volonté de recourir à l’austérité» pour assainir le budget de l’État n’est pas présente. Une «garantie» aurait même été accordée par le gouvernement. Il faudra toutefois attendre le 13 octobre pour en avoir le cœur net.
Si peu d’éléments ont filtré de la réunion bipartite, il semble toutefois se confirmer que le Premier ministre va faire des annonces ponctuelles sur la politique du logement et la fiscalité. Avant les vacances d’été, le groupe parlementaire du LSAP avait revendiqué que la marge était présente «pour procéder à des adaptations ponctuelles» du système d’imposition. L’objectif serait de rendre plus équitable le système fiscal. Les monoparentaux et les jeunes restent les moins bien lotis en cet automne 2021. Un accord au sein de la coalition, y compris en ce qui concerne un impôt sur la spéculation foncière, sera-t-il possible d’ici à la mi-octobre ? Seule annonce concrète mardi : la grande réforme fiscale n’est pas près de ressusciter.
Une tripartite avant la fin de l’année ?
L’OGBL a été rejoint mardi par le LCGB et la CGFP pour réclamer une revalorisation des allocations familiales. Interrogée lundi sur les ondes de la radio 100,7, Nora Back a rappelé sa revendication d’obtenir une hausse de 7,7 % afin de compenser la perte de pouvoir d’achat provoquée par la non-indexation de ces prestations. Le gouvernement reste très réservé sur ce point.
Quelles que soient les annonces du Premier ministre le 13 octobre, le camp syndical continue d’insister sur la nécessité d’une relance de la tripartite sur le plan national. Xavier Bettel a souligné, mardi, le fait que le dialogue social fonctionne bien sans devoir organiser de grand-messe à trois. «Il est vrai que les bipartites et les tripartites sectorielles ont porté leurs fruits. Nous restons toutefois d’avis que la tripartite doit se réunir», indique la présidente de l’OGBL. Le LCGB souligne le besoin de discuter changement climatique et transition numérique entre gouvernement, patronat et syndicats. Selon Nora Back, le Premier ministre n’exclut plus l’organisation d’une nouvelle tripartite nationale – la première depuis juillet 2020 – en fin d’année.
David Marques