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Le Cap-Vert et le Luxembourg prêts à prendre la mer


Le rapprochement économique et commercial entre le Cap-Vert et le Luxembourg doit notamment passer par le Cluster maritime.

Malgré son développement positif et son statut de pays à revenu médian, le Cap-Vert reste « vulnérable », comme l’a souligné mardi le président de l’Assemblée nationale, Basilio Mosso Ramos, lors de la séance solennelle en honneur du Grand-Duc Henri. L’archipel compte donc beaucoup sur le soutien du Luxembourg pour « densifier son tissu entrepreneurial » et éviter ainsi les pièges dressés par le manque de ressources naturelles, la sécheresse, l’instabilité de la conjoncture mondiale ou encore la criminalité. Parmi les secteurs phares pour « orienter les relations bilatérales sur une nouvelle voie », comme l’a souligné le Grand-Duc également mardi, figure l’économie maritime.

Depuis lundi, des représentants du Cluster maritime luxembourgeois ont enchaîné les rendez-vous à Praia. « L’infrastructure portuaire doit constituer une priorité. Le Cap-Vert se trouve sur la route des porte-conteneurs en provenance du continent américain. Le Luxembourg doit user de son poids au niveau de l’UE pour contribuer à développer ce secteur au Cap-Vert. Les conditions y sont favorables », souligne David Lutty, vice-président du Cluster maritime et administrateur de l’antenne luxembourgoise du groupe Jan De Nul, leader mondial dans la construction maritime.

Des fonds sont notamment à pourvoir au niveau du prochain Programme indicatif régional pour l’Afrique de l’Ouest que l’UE va conclure avec la CEDEAO, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Et il est temps d’agir. « La concurrence est rude. La Chine vient ainsi d’annoncer la construction d’un nouveau terminal de conteneurs dans le port de Mindelo », remarque David Lutty.

Premières signatures

Lors du Forum économique qui s’est tenu mardi à Praia, les premières bases pour aller dans ce sens ont été posées. « L’île de Sao Vicente (NDLR : où est situé Mindelo) hébergait à une époque le plus grand port de l’Atlantique. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a choisit le Cluster maritime comme axe de développement stratégique. La construction de ports, l’exploitation portuaire, l’entretien des navires et bien entendu la pêche font partie des objectifs », a annoncé la ministre capverdienne du Tourisme, de l’Investissement et du Développement entrepreneurial, Leonesa Fortes. La bonne gouvernance du pays et la volonté d’impliquer la population entière dans ce projet sont pour la ministre des atouts pour réussir ce défi.

La secrétaire d’Etat luxembourgeoise Francine Closener a complété cette liste en soulignant que « la technologie et le savoir-faire de pointe doivent être les bases pour le développement de nouvelles initiatives au Cap-Vert ». Ces derniers mois, les échanges commerciaux entre le Luxembourg et l’archipel ont déjà commencé à s’intensifier. « Le but est de faire participer les entreprises luxembourgeoises à ce développement des relations commerciales et économiques », poursuit Francine Closener.

Les premiers résultats concrets ont été officialisés mardi avec la signature d’une protocole d’accord entre le Cluster maritime du Luxembourg et du Cap-Vert, visant à intensifier la promotion et le soutien mutuel, ainsi que d’un contrat entre le Bureau international maritime, dont le siège est au Grand-Duché, et le ministère capverdien de l’Economie qui porte sur une étude devant définir les opportunités et défis pour la création d’un pavillon maritime capverdien.

De notre journaliste David Marques


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