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Le bio s’enracine lentement dans l’agriculture luxembourgeoise


Le bio pousse sur à peine 4% de la surface agricole du pays. (illustration Editpress)

Actuellement, le Luxembourg compte 132 exploitations biologiques. À peine 4% de la surface agricole est estampillée bio.

Lentement, le bio gagne en popularité auprès des agriculteurs du pays. Le Luxembourg compte ainsi actuellement 132 exploitations biologiques, soit 15 de plus depuis l’arrivée de Fernand Etgen au ministère de l’Agriculture et 44 de plus depuis le lancement du plan d’action national pour la promotion de l’agriculture biologique en 2009. «On espère maintenir cette dynamique. Jusqu’à présent, trois nouvelles exploitations se sont ajoutées à la liste depuis janvier. On devrait donc pouvoir dépasser les 6 000 ha de surface agricole bio d’ici la fin de l’année», annonce le ministre.

Les 4% de la surface agricole restent cependant à un niveau assez bas, si on le compare au taux de 9% atteint par exemple dans la Wallonie voisine. Mais Fernand Etgen relativise : «Aux plus de 5 400 ha qui sont déjà bios s’ajoutent 5 000 ha de surface agricole exploités selon des critères environnementaux très stricts. On atteint ainsi près de 10% de surface agricole suivant des principes durables.» Pour cette deuxième catégorie, assimilée à du bio, il est interdit d’utiliser des pesticides et des engrais chimiques.

Les consommateurs doivent s’y mettre aussi

Malgré les nombreux efforts consentis, y compris financiers, l’agriculture bio peine toutefois à s’imposer. «Il nous faut enlever les craintes aux agriculteurs qui hésitent encore à faire le pas. Le volet financier n’est qu’un aspect. Il faut aussi leur assurer une sécurité au niveau de l’accès aux marchés pour la vente de leurs produits», estime Fernand Etgen. Ici, il compte toujours sur le soutien actif de Bio-Lëtzebuerg, qui compte aujourd’hui plus de 80 exploitations bios sous son toit, et l’IBLA, l’Institut pour le développement de l’agriculture biologique au Luxembourg.

Les efforts de sensibilisation, les visites de fermes de démonstration, la recherche et l’utilisation de nouvelles technologies commencent à porter leurs fruits. «Mais une évolution des mœurs, de la part aussi des consommateurs, est nécessaire», souligne Daniela Noesen, directrice de Bio-Lëtzebuerg. «Le Luxembourg est un petit pays. La production doit être écoulée en faisant face à la concurrence internationale. Il nous faut donc miser sur la Grande Région. Mais le consommateur doit lui aussi être prêt à acheter bio, tout en étant disposé à payer un prix un peu plus élevé», détaille-t-elle.

David Marques

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