Le Syndicat national des enseignants s’oppose à l’introduction de cours de français et d’allemand dès l’éducation précoce.
Un certain flou continue à régner sur les plans du gouvernement pour renforcer le multilinguisme dès le plus jeune âge. Pas plus tard que dimanche, la ministre de la Famille et de l’Intégration, Corinne Cahen, a souligné que les crèches bilingues allaient devenir une réalité dans le courant de cette année. D’autres projets pour renforcer le multilinguisme existent.
Hier, le Syndicat national des enseignants (SNE) a pris position par rapport au Bilan de l’éducation précoce préparé par le ministère de l’Éducation nationale. Dans ce dernier est évoquée la possibilité d’introduire des cours de français et d’allemand dès l’éducation précoce. Ce projet est plutôt mal accueilli par le SNE, qui insiste pour ne pas sous-estimer la maîtrise du luxembourgeois dès le plus jeune âgé. «La langue luxembourgeoise constitue la base pour une bonne socialisation et intégration des enfants dans des classes où de nombreuses langues maternelles différentes sont parlées», souligne ainsi le syndicat dans un communiqué.
L’importance de la langue maternelle
L’introduction dès l’éducation précoce de cours de français et d’allemand est donc vue d’un œil «très critique» de la part du SNE. Pour justifier sa critique, le syndicat renvoie vers le rapport du ministère qui indique que de nombreux enfants connaissent encore de grandes difficultés au niveau de l’éducation précoce pour maîtriser complètement leur langue maternelle. «La bonne maîtrise de la langue maternelle est cependant une condition essentielle pour apprendre dans la foulée d’autres langues», indique le SNE dans sa prise de position.
Sachant que l’apprentissage du luxembourgeois constitue une étape primordiale, le SNE se pose la question de savoir s’il est «raisonnable» de «charger» davantage les enfants avec des cours de français ou d’allemand.
Toujours concernant l’apprentissage de la langue maternelle, le SNE s’interroge sur la volonté du ministère d’engager des enseignants auxiliaires pour soutenir les enseignants titulaires dans leur tâche. Le syndicat souhaite en savoir plus sur la formation et le statut de ces enseignants supplémentaires. Le SNE souligne que tous les enfants devraient pouvoir bénéficier de ce soutien afin d’éviter «toute discrimination».
Finalement, le SNE insiste pour avoir plus de détails concernant la future collaboration entre l’éducation précoce, le cycle 1 (maternelle) et les maisons relais. Il est prévu de renforcer la coopération.
Le Quotidien