« L’ADR a toujours prôné une immigration choisie, à l’inverse d’une immigration subie », a réitéré mardi le député Fernand Kartheiser. L’argument n’est pas nouveau, mais les cadres du parti ont tenu à le rappeler, dans le cadre d’une critique saignante à l’attention de la politique d’immigration et d’asile du gouvernement.
La politique gouvernementale globalement menée en la matière ne rencontre de toute façon pas l’approbation de l’ADR, qui a évoqué « une politique d’asile sans concept aucun ». Le parti d’opposition attend d’ailleurs le Premier ministre au tournant. «Il s’exprimera sur la question le 13 octobre prochain; nous espérons qu’il explicitera sa vision du droit d’asile à cette occasion», a ajouté le député ADR, qui a encore estimé que les chiffres relatifs au nombre hebdomadaire d’arrivées de demandeurs de protection internationale au Luxembourg devaient être davantage transparents. «Les chiffres doivent être mis sur la table semaine après semaine», a-t-il jugé. Puis le député d’appeler à la tenue de tables rondes avec la population, afin que soit abordée la question de l’acceptation de réfugiés dans la société.
L’ADR craint un «effet aspirateur» de réfugiés
La réceptivité de la population quant à l’accueil de réfugiés s’inscrit également dans le cadre scolaire, a souligné Fernand Kartheiser. « J’ai ouï dire que certains parents ne veulent pas que leurs enfants soient mélangés à des enfants de réfugiés», relate-t-il. Les relations sociales sont, elles, sujettes à de grands changements, selon lui. « Le Luxembourg n’est pas habitué à la présence d’une population arabe d’une telle ampleur sur ses terres», a poursuivi le député. En ce qui concerne les aides destinées aux demandeurs de protection internationale, l’ADR tient également une position bien particulière : « Nous craignons un « effet aspirateur » de demandeurs de protection internationale, parce que les passeurs sont informés sur les pays qui sont les plus « généreux » et ils dirigent ainsi en priorité les demandeurs vers ceux-ci.» En ce sens, l’ADR préconise que l’aide en nature soit privilégiée à l’aide financière.
Sur un sujet radicalement opposé, il a également appelé à ce que la future réforme fiscale soit discutée en amont, afin que soit parfaitement définie « la marge de manœuvre financière du pays à moyen et à long termes». Le gouvernement a d’ailleurs été interpellé à ce sujet par la fraction parlementaire ADR.
Claude Damiani