Huit des onze bourgmestres (les autres étant excusés) concernés par la fermeture des agences Spuerkeess dans leurs communes respectives ont, vendredi, réclamé une suspension des mesures prévues.
La pilule, très amère, n’est pas avalable : l’annonce récente de la fermeture de 11 agences bancaires de la BCEE a du mal à passer. Dans ce contexte, des courriers d’indignation ont été adressés à la direction de la banque, dont l’État est actionnaire à 100%, ainsi qu’au Premier ministre, au ministre des Finances, à la ministre de l’Intérieur et au ministre de l’Économie.
La fronde a définitivement pris forme et les onze bourgmestres des communes concernées ne l’entendent pas de cette oreille : vendredi, à l’occasion d’un point presse, ils ont tous dénoncé la décision du gouvernement et la manière dont celui-ci a annoncé la nouvelle : un manque de respect a été signifié, parce que les communes concernées n’ont pas été informées, selon elles comme il se doit, car uniquement informées par les directeurs régionaux de la BCEE, si ce n’est par voir de presse ou encore via les réseaux sociaux. Mais l’information n’a été communiquée en aucun cas de la part du gouvernement…
Les citoyens premières victimes
Le message principal qui a été véhiculé par les bourgmestres est que ces fermetures touchent avant tout les citoyens. «Il n’y pas que les personnes âgées qui se voient pénalisées de fait, mais également les personnes qui sont sous tutelle », a martelé le bourgmestre de Roeser, Tom Jungen. «Tout le monde doit être pris en considération», a-t-il notamment poursuivi.
Le bourgmestre de Rumelange, «très déçu » par l’annonce, a insisté, pour sa part, sur le fait que la fermeture de l’agence de sa ville « est une catastrophe, car Rumelange et une zone urbaine frontalière où de nombreux frontaliers viennent faire leurs transactions. Et je peux affirmer que l’agence est souvent bondée… sans parler de l’impact économique vis-à-vis des commerces de la ville », a-t-il déploré. Certes il reste l’agence de Kayl, à 2 km, mais celle-ci est également vouée à disparaître après 2024, pour une question de bail non reconductible de l’immeuble en question.
L’économie locale frappée
De son côté, la bourgmestre de Larochette Natalie Silva a rappelé que le C.A. de la BCEE est uniquement composé de fonctionnaires de l’État et qu’après s’être fait « subtilisé » le commissariat de police, entre autres, la coupe est pleine. Les commerçants de la commune ne savent plus où placer leurs recettes et c’est un coup dur pour le commerce local de Larochette, s’est indignée l’élue CSV.
Le maire de Roeser, Tom Jungen, quant à lui, a évoqué le nombre important de comptes bancaires – et la somme conséquente qui en découle – en activité dans l’agence de sa commune. Par ailleurs, d’autres voix se sont élevées pour solliciter des synergies entre les agences Spuerkeess et celle de POST.
De manière générale, le propos commun aura été : « Ce ne sont pas forcément les bourgmestres qui sont le plus mécontents, mais bien les citoyens, car la Spuerkeess leur appartient ! »
Claude Damiani
Entrevue urgente demandée à Bettel
Les onze bourgmestres ayant initié la fronde demandent en urgence une entrevue avec le Premier ministre. Plusieurs courriers à cet effet ont été envoyés, et pas uniquement au ministère d’État. Les ministères des Finances, de l’Économie, de l’Intérieur ont également été sollicités. Affaire à suivre, donc…
Pour les habitants de Wormeldange, le mal est déjà fait.