Le Centre des musiques amplifiées (CMA) d’Esch-Belval, autrement appelé la Rockhal, n’abuse pas de sa position dominante dans l’organisation de concerts au Luxembourg, juge le Conseil de la concurrence.
Cette décision, rendue en date du 25 mai, classe ainsi une plainte qui avait déposée à l’encontre de la Rockhal pour « concurrence déloyale ». Les griefs formulés portaient sur l’organisation de concerts et la location de la grande salle. Deux marchés sur lesquels la Rockhal est en position dominante. Compte-tenu des aides de l’État qui lui sont octroyées, le Conseil de la concurrence a ouvert une enquête et cherché à déterminer si un abus de cette position dominante était caractérisé.
Un expert a été missionné pour vérifier si, dans le cadre de l’organisation de concerts d’envergure (plus de 5 000 personnes), la Rockhal avait pu utiliser les deniers publics pour se payer des artistes moyennant un cachet plus important -sur lequel des salles au budget plus modeste n’auraient pu s’aligner- et ainsi évincer les concurrents. C’est en substance ce que laissait entendre la plainte déposée. « Une telle prise de risque exagérée » n’aurait pas été sans conséquences : cela aurait plombé les comptes de l’exploitant et fait flamber les prix des billets de spectacles. Sur ce premier point, l’expert a constaté que le solde « légèrement positif » de l’exercice concerné plaide en faveur de la Rockhal et « ne confirme pas l’hypothèse d’une politique de prix prédateurs ». En clair, la venue de tel ou tel artiste de renom n’a pas été monnayée à la surenchère.
Pour ce qui concerne les prix de location de la grande salle, qui accueille les dits concerts d’envergure, la plainte qualifiait les tarifs pratiqués d’excessifs au regard des prestations fournies. L’expert, sur la base d’un solde comptable « légèrement négatif », n’a pas jugé ces tarifs excessifs du fait des coûts à supporter liés à l’activité location. Les bénéfices dégagés proviennent des activités annexes, tel que le service de bar.
Le Conseil de la concurrence a donc estimé la plainte sans fondement.
Le Quotidien