La confirmation officielle est intervenue vendredi soir sur le coup de 18h15. Lundi matin, le Premier ministre, Xavier Bettel, le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, et le ministre de la Justice, Félix Braz, vont présenter le projet pour la réforme fiscale, validé vendredi par le Conseil de gouvernement.
Plus tôt dans la journée, le président du groupe parlementaire du LSAP, Alex Bodry, avait déjà annoncé sur son compte Twitter un «accord politique sur la réforme fiscale». Il a ajouté dans son tweet : «Plus de pouvoir d’achat, une répartition socialement équitable.»
Peu d’autres éléments ont officiellement filtré vendredi sur ce projet phare du gouvernement en place. Une nouvelle fois, le Premier ministre ne s’est pas présenté à la presse à l’issue de la réunion du Conseil de gouvernement. Le communiqué officiel s’est lui limité à un simple résumé technique de la réunion. Une décision sur la réforme fiscale n’y est pas mentionnée. Cela n’a pas empêché que des premiers éléments de la réforme ont filtré par le biais de nos confrères de la radio 100,7 et de RTL Radio.
Initialement, le Premier ministre voulait dévoiler la réforme fiscale lors de son discours sur l’état de la Nation, fixé au 26 avril. Ces derniers jours, les rumeurs ont cependant enflé pour annoncer un accord imminent. Dimanche dernier, le gouvernement était réuni au château de Senningen pour évoquer la réforme avec les présidents des groupes parlementaires des trois partis de la majorité. Selon toute vraisemblance, les pourparlers ont abouti dès vendredi.
Selon les informations qui ont filtré vendredi, la grande réforme structurelle annoncée par le gouvernement n’aura pas lieu. La réforme fiscale reposerait néanmoins sur des allègements fiscaux ponctuels, à la fois pour les ménages et pour les entreprises.
Révision de l’impôt sur les hauts revenus
Au niveau des personnes physiques, une individualisation de l’imposition des couples semble avoir été retenue. Le crédit d’impôt en place depuis 2009 pour les salariés, fixé à 25 euros par mois, serait doublé. Des critères de sélectivité en fonction des revenus vont accompagner cette mesure.
Comme annoncé, les classes moyennes devraient profiter d’une adaptation des barèmes d’imposition. Le Premier ministre, Xavier Bettel, avait déjà annoncé qu’un des objectifs était de venir en aide aux familles monoparentales, très exposées au risque de pauvreté. Un geste serait également fait pour les veufs et veuves, qui continuent à mobiliser pour bénéficier d’un allègement fiscal. Vendredi, les initiateurs de la pétition pour ce reclassement fiscal des veufs et veuves s’est dit très étonné que la réforme soit désormais validée alors qu’il y a moins de quatre semaines, le gouvernement bottait encore en touche.
L’impôt spécial de 0,5 % pour redresser le budget de l’État devrait à nouveau disparaître en 2017. L’impôt sur les hauts revenus devrait lui être revu à la hausse.
Du côté des entreprises est évoquée une baisse progressive de 21 à 18 % de l’impôt sur le revenu des collectivités. Cette baisse doit s’effectuer en deux étapes. Une hausse de la fiscalité des revenus sur capitaux serait envisagée pour contrebalancer les réductions d’impôts.
Le Quotidien