Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’année 2018 aura été marquée par de nombreux défis pour la Croix-Rouge tant sur le plan international que national, où la question du logement pour les personnes à faibles revenus demeure centrale.
Parmi les défis relevés sur le plan national par la Croix-Rouge en 2018 : le renforcement des structures d’accueil destinées aux enfants à besoins spécifiques, avec l’inauguration en septembre d’un nouvel internat de douze places au centre thérapeutique Kannerhaus Jean, situé à Colmar-Berg. Cet internat accueille des enfants de 6 à 12 ans atteints de troubles comportementaux ou affectifs nécessitant un suivi plus poussé.
«Nous avons étendu cette offre avec l’ouverture en novembre d’un centre socio-thérapeutique à Wahlhausen, au nord du pays. Celui-ci prend en charge des enfants en âge d’aller à l’école fondamentale mais dont le comportement rend leur scolarisation impossible ou excessivement difficile», précise Michel Simonis, directeur général de la Croix-Rouge luxembourgeoise.
Mais au Grand-Duché, c’est la question du logement qui s’est avérée cette année encore la plus préoccupante – et qui va indubitablement demeurer d’actualité quelques années encore. «La situation est extrêmement compliquée pour les personnes qui ont de faibles revenus», alerte le directeur de la Croix-Rouge. «La moitié des quelque 2 500 à 3 000 demandeurs de protection internationale a obtenu le statut de bénéficiaire et est donc en droit de résider au Grand-Duché. Pourtant, ces personnes continuent de vivre dans les foyers parce qu’elles ne trouvent pas de logement.»
D’autres catégories de population sont également touchées par cette problématique, notamment les jeunes mères célibataires, les personnes sans emploi ou souffrant de longues maladies, les personnes âgées en situation de précarité ou encore les malades du sida.
Les terrains utilisés pour construire
«Les personnes atteintes du VIH ne sont plus nécessairement gravement malades comme à l’époque, et peuvent vivre de façon plus ou moins autonome. Ce sont souvent des SDF, qui viennent de la toxicomanie. Le problème c’est que même si nous parvenons à les stabiliser, ils sont contraints de rester dans nos foyers alors qu’ils pourraient habiter ailleurs. Nos structures sont donc engorgées de personnes qui sont en fait en recherche de logement», déplore Michel Simonis.
La Croix-Rouge a donc décidé de s’engager davantage à ce niveau : «Nous allons faire une analyse de nos terrains et envisager des constructions de logements abordables», annonce Michel Simonis.
La Croix-Rouge dispose en effet de quelque 80 hectares issus de donations. «Jusqu’à présent, nous avons toujours vendu nos terrains pour obtenir des fonds afin de financer nos projets. Nous allons changer de stratégie et utiliser ces terrains avec le concours du ministère du Logement pour créer des logements.»
Si certains de ces terrains sont constructibles immédiatement, d’autres en revanche devront peut-être reclassés en fonction des PAG des communes. La concertation indispensable avec ces dernières va forcément repousser les délais.
Mais ce laps de temps sera mis à profit pour développer de nouveaux concepts, comme celui initié en novembre à Differdange, le projet Jugendwunnen am Quartier Arboria. Ce projet permettra de mettre à disposition des logements à des jeunes en situation précaire.
Tatiana Salvan
