Accueil | Politique-Société | La préretraite jusqu’à 63 ans

La préretraite jusqu’à 63 ans


Les bénéficiaires d'une aide à l'emploi ou les personnes en reclassement ne seront pas désavantagés. (photo François Aussems)

Mercredi, le ministre du Travail, Nicolas Schmit, a présenté les réformes de la préretraite. Le gouvernement prévoit notamment de supprimer la préretraite solidarité.

Au Luxembourg, il y a quatre formes de préretraite. La préretraite dite «solidarité», qui permet de remplacer un salarié à partir de 57 ans, la préretraite d’ajustement, destinée aux salariés d’une entreprise en difficulté, la préretraite pour travail posté, qui s’adresse aux personnes qui travaillent par équipes successives ou à un poste de nuit fixe. Enfin, la préretraite progressive permet de réduire peu à peu le temps de travail contre l’embauche d’une autre personne.

Comme le précédent gouvernement, auquel appartenait déjà l’actuel ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, Nicolas Schmit, ce dernier estime qu’il faut supprimer la préretraite solidarité. «Mesure pour l’emploi» , ce système n’aurait «jamais réellement fonctionné» , comme l’a expliqué mercredi le ministre, car beaucoup d’entreprises n’ont plus embauché du fait de la crise. Il est donc prévu de la laisser expirer avec les contrats collectifs ou de ne plus renouveler les conventions relatives avec le ministère qui a, lui, entrepris de repenser l’ensemble du dispositif des préretraites afin de l’améliorer.

«À chacun de choisir»

Parmi les modifications proposées, il y a le fait que le bénéficiaire d’une préretraite, quelle qu’elle soit, doit avoir travaillé au moins cinq ans au sein de la même entreprise, sauf si celle-ci a fait faillite ou est en liquidation judiciaire. Deuxième proposition : l’augmentation de l’âge donnant droit à une préretraite de 60 à 63 ans. Elle vaut pour trois ans. Beaucoup de carrières ne correspondraient pas à l’image classique d’une carrière.

Par exemple, certains qui n’auraient pas toujours travaillé au Luxembourg rencontreraient des difficultés à obtenir une retraite entière après leur préretraite. Comme l’a résumé Nicolas Schmit : «À chacun de voir s’il doit prendre sa retraite après 60 ans ou alors travailler plus longtemps et opter pour la préretraite jusqu’à 63 ans, avant d’obtenir sa pension à 63 ans.» À noter que durant la préretraite, les cotisations se poursuivent.

Préretraite progressive

Pour ce qui est de la préretraite d’ajustement, le gouvernement souhaite prendre en compte à l’avenir la manière dont une entreprise a collaboré avec l’Adem (en embauchant des demandeurs d’emploi). Sachant que la participation de l’État dans le cadre de ce régime de préretraite peut être de 100 %, cette nouvelle condition constitue un « moyen de pression supplémentaire », a estimé Nicolas Schmit.

Quant à la préretraite pour travail posté, il ne faudra plus, comme par le passé, avoir travaillé à plein temps pour y avoir droit. Deuxième changement prévu : si au cours des 25 dernières années, une personne a connu pendant 15 ans ce mode de travail, elle devrait avoir droit à la préretraite pour travail posté.

La préretraite progressive avait quant à elle provoqué des hésitations chez beaucoup d’employeurs. «Droit acquis», aucune entreprise ne pouvait la refuser. À l’avenir, si la convention collective la prévoit, tous y auront droit et si elle repose sur un accord avec le ministère, ce sera au patron et au salarié de se mettre d’accord.

Le salaire, qui jusqu’à présent a été calculé sur la base de la moyenne trimestrielle, devrait l’être à l’avenir sur la base de la moyenne annuelle. Cela afin d’empêcher des bonus qui pourraient augmenter la préretraite de certains, comme l’a précisé le ministre. Comme dans le passé, les bénéficiaires d’une aide au réemploi pourront aller vers la préretraite sans perdre cette aide. Aussi, les personnes en reclassement devraient-elles conserver leur indemnité compensatoire.

Frédéric Braun